GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR – Luciferian Towers (2017)
De qui parle-t-on ? :
Collectif canadien fondé en 1994 par Efrim Menuck, Mauro Pezzente et Mike Moya. Ils sont accompagnés de nombreux autres musiciens, dont notamment la violoniste Sophie Trudeau et le bassiste Thierry Amar qui ont la particularité d’avoir créé, avec Efrim Menuck, un projet parallèle du nom de Thee Silver Mt. Zion.
De quoi parle-t-on ? :
Godspeed You! Black Emperor fait doucement évoluer son post-rock expérimental et bruitiste vers un rivage plus mélodique.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Musique sombre et pesante totalement impropre au mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
De par sa complexité et la richesse de ses ambiances, cette musique ne s’apprécie qu’après moult écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Cette musique tourmentée est le plaisir exclusif de quelques esprits dérangés.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
L’on ne compresse pas sans encombre ce déluge de feu et de glace.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Efrim Menuck, Mauro Pezzente, Mike Moya et leurs nombreux collègues musiciens, experts pour la plupart en recherche et en ébullition musicale, donnent une suite au fiévreux Asunder, Sweet And Other Distress.
Dans un déchainement sonore ahurissant, Undoing A Luciferian Towers ouvre les portes de ce nouvel enfer. Dans un format toujours instrumental mais bien plus court qu’auparavant, le combo canadien expose une nouvelle fois son post-rock torturé et prodigieux. Derrière le déluge bruitiste se cachent les violons de la première partie du triptyque Bosses Hang, dont le second et le dernier volet se muent en adagios mélancoliques et ambient qui évacuent toute idée de saturation phonique. Fam/Famine est un crescendo psychédélique qui mélange à nouveau les cordes électriques et classiques. Anthem For No State, dernier morceau de Luciferian Towers et hymne contestataire dénonçant le désastre écologique activement provoqué par la politique industrielle du Canada, est à l’instar de Bosses Hang découpé en trois chapitres. L’on perçoit dans le premier acte un léger penchant vers les sonorités festives des mariachis. L’interlude central est une courte introduction au grand final de cet opus, mur sonique de huit minutes aux harmonies répétitives et incandescentes.
Luciferian Towers est au final le disque le moins expérimental et le plus « accessible » au commun des mortels du collectif montréalais. Loin des notes ténébreuses du puissant Asunder, Sweet And Other Distress, il marque une transition réussie vers un post-rock plus optimiste et plus harmonieux.