LE BEST OF MUSICAL DE 2022
Sous l’œil bienveillant des acteurs de cette période, les Pixies, les Built To Spill ou les Suede, l’indie-rock de la dernière décennie du XXème siècle a été l’une des tendances phares de cette année 2022. Vous l’aurez certainement noté, dans cette frénésie du revival nineties et avec l’avènement des Wet Leg, des Horsegirl, de Soccer Mommy, des Automatic, des Beths ou des Alvvays, la gent féminine truste incontestablement les meilleures places.
Derrière cet élan de nostalgie, d’autres ont aussi trouvé leur place, comme l’année dernière les Black Country, New Road, les Fontaines D.C. évidemment, ou des choses plus inattendues comme le R’n’B latino de la barcelonnaise Rosalía, le folk crépusculaire de la suédoise Lykke Li ou les carnets de voyage du DJ français Thylacine.
Bien entendu, comme rappelé à chaque fois, cette liste est non exhaustive et totalement subjective…
Les Meilleurs
WET LEG – Wet Leg
Longtemps attendu, le premier album des Anglaises de Wet Leg est enfin dans les bacs… et dès la première écoute l’auditeur glisse dans un moment rock de pur bonheur.
EZRA FURMAN – All Of Us Flames
Le charme destructeur d’All Of Us Flames toque indéniablement à la porte des chefs-d’œuvre. Avec ce sixième opus en solo, Ezra Furman confirme brillamment son rôle de mentor de la scène rock américaine.
FONTAINES D.C. – Skinty Fia
Les Fontaines D.C. seraient-ils en passe de devenir le plus grand groupe de rock de la planète ? Le monumental Skinty Fia semble en tout cas indiquer que les Irlandais sont tout proche d’atteindre ce graal.
THE SMILE – A Light For Attracting Attention
The Smile évite admirablement les pièges de facilité habituellement tendus aux supergroupes et réalise avec A Light For Attracting Attention un très grand album.
BLACK COUNTRY, NEW ROAD – Ants From Up There
L’effet de surprise est certes moindre et l’originalité moins évidente, mais la ferveur harmonique des Black Country, New Road est telle qu’elle transforme le très pop Ants From Up There en un nouveau chef-d’œuvre.
ROSALÍA – Motomami
Avec la chaleur infernale de Motomami, la diablesse latine Rosalía allie brillamment deux éléments qui font rarement bon ménage, le succès populaire et la qualité musicale.
PIXIES – Doggerel
Depuis leur reformation en 2004, jamais les Pixies n’ont été aussi loin de l’urgence rock… mais également aussi brillant que sur le sublime Doggerel.
ALVVAYS – Blue Rev
Avec le fabuleux Blue Rev, la canadienne Molly Rankin entraîne une nouvelle fois ses Alvvays, aujourd’hui presque exclusivement féminins, vers les sommets du noisy-rock.
LYKKE LI - Eyeye
Loin des arpèges synthétiques qui firent autrefois sa gloire, la suédoise Lykke Li propose une épure vocale magnifique sur le minimaliste Eyeye.
BENJAMIN CLEMENTINE – And I Have Been
Avec un filin musical minimaliste, le britannique Benjamin Clementine impressionne une nouvelle fois sur le sublime And I Have Been.
Les Outsiders
MIDLAKE – For The Sake Of Bethel Woods
Neuf ans après l’excellent Antiphon, les Midlake se remettent enfin à l’ouvrage avec le folk-rock sophistiqué du sublime For The Sake Of Bethel Woods.
THE BETHS – Expert In A Dying Field
Le cheminement musical des Beths est certes bien connu, mais l’entrain et la maitrise démontrés par l’efficace Expert In a Dying Field suffisent largement à rassasier nos besoins rock les plus élémentaires.
THYLACINE – 9 Pieces
Les voyages forment la jeunesse… et quelquefois les bons albums d’électro. Le français Thylacine nous balade à nouveau autour du monde, aujourd’hui du grand Nord jusqu’aux rives du Bosphore, sur le cosmopolite 9 Pieces.
YARD ACT – The Overload
Avec leur premier opus, The Overload, les Britanniques de Yard Act s’engouffrent à leur tour brillamment dans la brèche ouverte par la résurgence du mouvement punk-rock.
LOS BITCHOS – Let The Festivities Begin!
Comme le laisse présager son titre, les notes sont en fête sur le radieux Let The Festivities Begin!. Le rock des divines Los Bitchos, qui ne connait aucune limite ni aucune frontière, devrait rapidement conquérir le monde.
DESTROYER - Labyrinthitis
Sur le bien nommé Labyrinthitis, les Destroyer troquent leurs habits de lumière pop contre une parure mélodique pour le moins bancale.
HORSEGIRL – Versions Of Modern Performance
Les trois filles de Horsegirl font une entrée tapageuse sur la scène rock d’outre-Atlantique. Les fans attirés par l’odeur du sang et la baston harmonique vont se délecter du sauvage Versions Of Modern Performance.
SOCCER MOMMY – Sometimes, Forever
Dans la continuité harmonique du sublime Color Theory, la toute jeune Soccer Mommy ravive une nouvelle fois la nostalgie du rock indépendant américain des années 90 sur le brillant Sometimes, Forever.
KING HANNAH – I’m Not Sorry, I Was Just Being Me
Le rock atmosphérique s’est trouvé un nouveau roi, dans l’obscurité du sublime I’m Not Sorry, I Was Just Being Me les homériques King Hannah nous montrent la voie de la lumière.
AUTOMATIC – Excess
Avec le robotique et diablement efficace Excess, les amazones d’Automatic démontrent une nouvelle fois que l’avenir du rock s’écrira vraisemblablement au féminin.
Ils auraient aussi pu en être
PHOENIX – Alpha Zulu
Le brillant Alpha Zulu s’inscrit dans la genèse musicale du combo versaillais et démontre, cinq ans après le radieux Ti Amo, que les Phœnix sont toujours au zénith de la pop hexagonale.
JACK WHITE – Entering Heaven Alive
Après avoir fait disparaitre le rock du monstrueux Mr. Hyde, Jack White retrouve l’inoffensif docteur Jekyll sur les harmonies célestes d’Entering Heaven Alive.
HERCULES AND LOVE AFFAIR – In Amber
Comme au bon vieux temps de son premier opus, l’éponyme Hercules And Love Affair, le new-yorkais Andrew Butler rappelle l’androgyne Antony Hegarty pour sublimer l’electropop d’In Amber.
DRY CLEANING - Stumpwork
Le sublime New Long Leg nous l’avait déjà laissé supposer, mais le monocorde et excellent Stumpwork le confirme, l’association Dry Cleaning n’est là que pour glorifier la voix chaude et rauque de la divine Florence Shaw.
PANDA BEAR & SONIC BOOM – Reset
Dans notre imaginaire, la collaboration de membres influents des Américains d’Animal Collective et des regrettés Britanniques de Spacemen 3 devait nous entraîner vers l’étrangeté harmonique, mais bizarrement, Panda Bear & Sonic Boom avec Reset nous transportent brillamment au cœur des années 60, à l’heure du surf rock affectionné par les grandissimes Beach Boys.
MELODY’S ECHO CHAMBER – Emotional Eternal
Les productions de Melody’s Echo Chamber sont rares et l’artiste joue avec nos nerfs en mentionnant à chaque fois que chacun de ses albums sera peut-être le dernier, alors profitons sans attendre et pour longtemps du paradisiaque Emotional Eternal.
FRANKIE COSMOS – Inner World Peace
Sans révolutionner son approche angélique du noisy-rock, l’américaine Frankie Cosmos fait une fois encore forte impression avec le brillant Inner World Peace.
ANDREW BIRD – Inside Problems
Si les choix artistiques d’Andrew Bird peuvent parfois paraitre discutables, reconnaissons toutefois que la déjà très longue carrière de l’américain est pavée de biens belles pépites. A l’instar des grandioses Armchair Apocrypha, Break It Yourself, ou du plus récent My Finest Work Yet, le ciselé Inside Problems entre aujourd’hui dans cette divine catégorie.
PORRIDGE RADIO – Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky
Le talent de Dana Margolin pourrait entrainer n’importe qui vers les sommets. C’est les Porridge Radio qui en profitent aujourd’hui, après le très bon Every Bad, le lumineux Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky atteint lui aussi la très haute altitude.
EMILY JANE WHITE – Alluvion
Egaler le niveau de l’ardent Immanent Fire était une chose quasiment impensable, mais avec le sublime Alluvion, Emily Jane White retrouve le chemin de la magnificence harmonique.
Ils ne sont pas les meilleurs cette année mais comme habituellement ne déçoivent pas
SUEDE – Autofiction
Retrouver les Suede à ce niveau de perfection est évidemment une très bonne Nouvelle. Le fougueux Autofiction redore l’aura d’un groupe que l’on croyait définitivement englué dans la zone grise de l’intérêt musical.
FLORENT MARCHET – Garden Party
Le divin Garden Party ne fait que confirmer notre avis sur Florent Marchet, un artiste que l’on est fier d’écouter et qui ne galvaude en rien l’appellation « chanson française ».
YEAH YEAH YEAHS – Cool It Down
Les Yeah Yeah Yeahs signent officiellement l’arrêt de mort de la puissance rock, mais démontrent dans le même temps que la transition synthétique de Cool It Down ouvre aussi de bien belles perspectives.
BUILT TO SPILL – When The Wind Forgets Your Name
Sept longues années après le très bon Untethered moon, les Built To Spill, vétérans de l’indie-rock américain, reviennent enfin sur le devant de la scène avec les harmonies lumineuses et antédiluviennes de When The Wind Forgets Your Name.
ALT-J – The Dream
Retrouver les envolées harmoniques du sublime An Awesome Wave paraît aujourd’hui un rêve inaccessible. Mais The Dream, quatrième opus des Anglais de Alt-J, ressemble toutefois à s’y méprendre à une très belle réussite.
METRONOMY – Small World
Contrairement à ce que sous-entend le titre de leur nouvel album, le trop court Small World, les Metronomy concoctent une pop radieuse destinée à conquérir le grand monde.
ARCHIVE – Call To Arms & Angels
Avec le gargantuesque Call To Arms & Angels, les Archive font dans la démesure. Cent cinq minutes d’hétérogénéité harmonique au toucher rugueux et à la couleur sombre.
ARCADE FIRE – WE
Les Arcade Fire dégonflent le ballon de baudruche disco d’Everything Now et reviennent à une pop à taille humaine sur le gracile WE.
LIAM GALLAGHER – C’mon You Know
Liam Gallagher est aujourd’hui au sommet de son art. L’excellent C’mon You Know est certainement sa meilleure réalisation en solo.
BELLE AND SEBASTIAN – A Bit Of Previous
Les Belle And Sebastian font entrer la lumière et la chaleur de l’été avec la pop un brin naïve du primesautier A Bit Of Previous.