Top Ten 2015
En ce mois de décembre il est temps de dresser le bilan de cette année 2015, de distribuer les bons points, d’adresser quelques encouragements et bien évidemment de tirer l’oreille des mauvais élèves…
Les Meilleurs :
Difficile cette année de désigner un champion. Quatre très belles productions sortent du lot, le magnifique Divers de l’angélique Joanna Newsom, la confirmation pop des psychédéliques australiens de Tame Impala, le folk sombre et lumineux de l’inconsolable Sufjan Stevens et la mise sur orbite définitive des britanniques de Foals. Puisqu’il faut choisir un lauréat, disons que le Currents du quintette australien fait la meilleure impression. Son Lux en habillant son folk d’electropop bancale atteint le graal. Les russes de Motorama dépoussièrent la cold-wave eighties. Matt Berninger des National et Brent Knopf de Menomena transcendent la sensation EL VY. Other Lives et Outfit dans une recherche similaire de complexité confirment que l’avenir s’écrira avec eux. La folie et le génie des français de Feu! Chatterton parachèvent somptueusement ce bilan d’une année riche en émotions.
Les Outsiders :
Ils ne sont pas dans le Top ten mais signent tout de même des opus de haute volée. Les canadiens de Half moon run surprennent avec leur nouvelle orientation folk. Les revenants Built to Spill enchantent avec leur rock antédiluvien. Aline confirme que la French pop n’est pas qu’une appellation abstraite. Les mélodies toujours foutraques mais épurées de Deerhunter font encore mouche. La rémoise Jeanne Added nous entraine dans son univers poisseux et apocalyptique. Jacco Gardner recentre la pop du côté de la Hollande, prouvant ainsi qu’elle n’est pas seulement l’autre pays du fromage. Le suédois Jose Gonzales réchauffe la glace avec son folk suave et lumineux. Le rock intense de l’australienne Courtney Barnett tutoie les étoiles et nargue les plus grands. Django Django sort de l’electro pour s’orienter vers une pop plus posée et rayonnante. Le londonien Benjamin Clementine joue à merveille du contraste entre ses douces mélodies et sa voix incandescente de ténor.
Les Bonnes Surprises :
D’autres artistes ont prouvé que 2015 était une année faste… musicalement parlant. La collaboration entre les Sparks et Franz Ferdinand donne l’attrayant et original FFS. Beach House nous gratifie dans la même année de deux excellents albums d’electropop mélancolique. L’américaine Torres caresse ou malmène le rock à la manière de PJ Harvey. Les filles de Sleater-Kinney que l’on croyait perdues signent, dans une version plus pop, l’un de leurs meilleurs albums. Le Portugal inscrit Noiserv au club très select des bidouilleurs de génie. Albert Hammond Jr s’émancipe enfin des Strokes pour notre plus grand plaisir. Les canadiens de Close Talker s’ouvrent au monde avec le radieux et puissant Flux. L’anglaise Georgia, autodidacte de la pop, transcende ses petites mélodies à la drum’n’bass. The Districts prennent le meilleur des Cold war kids pour composer un rock garage lumineux. Le rock progressif et complexe des Maccabees expose enfin l’immense talent des britanniques.
Les Flop :
La bouse d’or revient, et c’est habituel depuis déjà quelques années, à l’infâme A Head Full of Dreams des multiplatinés Coldplay. Ils forment avec leurs compatriotes de Muse et, à notre plus grand regret, la française Izia le trio de tête du Flop ten de l’année. Les français d’Aaron et de Lilly Wood and the Prick déçoivent par leurs manques d’ambition et d’originalité. Le retour boursouflé des Vaccines est totalement raté. Hot Chip, les Chemical brothers, Fauve et Panda Bear ne sont là que parce que l’on sait qu’ils sont capables de faire beaucoup mieux.