De qui parle-t-on ? :

Groupe anglais, actif depuis 2014, composé de Charlie Steen, Eddie Green, Charlie Forbes, Josh Finerty et Sean Coyle-Smith.

De quoi parle-t-on ? :

Le post-punk surpuissant est toujours à l’honneur, mais dans une version un brin plus apaisée.  

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Il reste encore suffisamment de brûlots pour pratiquer le pogo.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Malgré un réel désir d’apaisement, la fluidité harmonique n’est pas encore à l’ordre du jour de ce rock abrasif.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

L’album demeurera avant tout une affaire de spécialistes du rock sans concession.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

La voix virulente de Charlie Steen brise à elle seule les barrières de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Toujours baigné dans le chaudron du furieux et antédiluvien post-punk, le troisième opus des Anglais de Shame, Food For Worms, arbore cependant quelques signes tangibles d’apaisement harmonique.

La baston électrique des bouillants Six-Pack et The Fall Of Paul prouve évidemment que nous sommes bien à la bonne adresse. Mais l’art de la ballade, certes un brin torturé, des langoureux Adderall, Orchid et All The People est une pratique que nous avions jusque-là peu entrevu. Que le fan toutefois se rassure, le revival post-punk prôné jusque-ici par la formation britannique a encore de beaux jours devant lui. Le chant surpuissant et tranchant de Charlie Steen accompagne en effet encore bien des brûlots, l’entrée en matière plutôt classique de Fingers Of Steel, le shoegazing de Yankees, le colérique Alibis, ou encore le crescendo sublime de Burning By Design.

L’heure est à l’évolution chez les Shame. Le brillant Food For Worms marque une transition et offre un excellent aperçu de l’avenir musical du combo londonien.