Plus en vue ces derniers temps dans la rubrique faits divers que dans celle de l’actualité musicale, les Canadiens de Arcade Fire tentent une rédemption harmonique avec un nouvel opus aux accents plus rock mais un brin trop ordinaire, Pink Elephant.

Pour essayer d’extraire le combo de Montréal du purgatoire dans lequel les accusations d’agressions sexuelles à l’encontre de Win Butler l’ont inexorablement plongé, il aurait fallu que ce nouvel opus soit irréprochable. L’on est malheureusement assez loin du compte, le groupe fait un retour en toute discrétion et applique à sa musique cette tendance à l’effacement.

Après avoir fait sonner l’alarme ambient du peu utile Open Your Heart Or Die Trying, ce septième exercice démarre vraiment avec la pop downtempo un tantinet rugueuse de l’éponyme et convenu Pink Elephant. Le rythme monte d’un cran sur les boucles métronomiques du single Year Of The Snake, et devient plus dansant sur la synthpop sans saveur de Circle Of Trust. L’intensité rock est plus présente sur ce nouvel album et imprègne encore le post-punk fiévreux d’Alien Nation. Les Québécois abusent des interludes ambient sans réel intérêt avec les apathiques Beyond Salvation et plus loin She Cries Diamond Rain. Le couple Butler/Chassagne, toujours à la manœuvre vocale, ponctue cet opus sur une note positive avec l’electropop de I Love Her Shadow et surtout avec le crescendo rock brulant de Stuck In My Head.

Pink Elephant est loin d’être un mauvais album, mais manque cruellement de ce sel musical prodigieux qui animait autrefois les Arcade Fire.

(6)

De qui parle-t-on ? :

Groupe Canadien, actif depuis 2001, fondé par le couple Win Butler et Régine Chassagne, accompagnés des musiciens Richard Parry, Tim Kingsbury et Jeremy Gara.

De quoi parle-t-on ? :

La pop synthétique est toujours très présente, mais le groupe revient aussi aux boucles rock de ses débuts.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Deux ou trois morceaux dansants, mais un ensemble qui incite surtout à battre la mesure.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Le groupe maitrise toujours à merveille l’art de la ritournelle.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Le public devrait répondre présent à ce nouvel opus… s’il arrive à passer outre l’affaire « Win Butler ».