De qui parle-t-on ? :

Projet solo du musicien et chanteur britannique Adrian Thaws, actif depuis 1985, accompagné pour l’occasion des chanteuses polonaise, Marta Zlakowska, et danoise, Nanna Øland Fabricius, alias Oh Land.

De quoi parle-t-on ? :

L’anglais ajoute les couleurs du R’n’B et de la pop à la noirceur de son trip-hop.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

L’orientation plus pop ne suffit pas à hausser sensiblement le rythme de l’album.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

L’ambiance est pour le moins assez délétère, il faut un peu de temps pour s’habituer à l’obscurité de cet album.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

L’apathie et l’affliction de cet ensemble ne sont pas propres à engendrer le succès populaire.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

La compression n’a aucun impact sur ce fond sonore synthétique qui inspire principalement la désolation.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Après quelques années d’errements, le bristolien Tricky revient avec le fiévreux Fall To Pieces, enfin une production honorable, plus proche aujourd’hui du R’n’B et de la pop que du trip-hop originel.

L’entêtant et langoureux Thinking Of oriente déjà l’album dans les limbes de l’obscurité. Le chant d’outre-tombe du britannique est ici quasiment absent, l’anglais préfère céder la place à la suavité féminine de la polonaise Marta Zlakowska ou plus sporadiquement de la danoise Oh Land. Cette idée est pour le moins assez judicieuse car au vu de l’ambiance poisseuse d’un Close Now ou d’un Vietnam, la surimpression du flow caverneux et douloureux de Tricky aurait été suicidaire. Running Off et I’m In The Doorway, les deux titres en collaboration avec la délicieuse Oh Land, entrouvent la porte aux harmonies R’n’B. Les sombres Hate This Pain et Chills Me To The Bone nous ramènent aux premiers amours trip-hop du transfuge des légendaires Massive Attack. Adrian Thaws alterne ainsi avec brio les « joies » de l’electropop (Fall Please, Take Me Shopping) et l’affliction synthétique (Like A Stone, Throws Me Around).

Après vingt-huit petites minutes tout s’arrête… la trop courte durée de Fall To Pieces est le principal reproche que l’on peut faire à Tricky, pour la part musicale, en revanche, l’anglais frappe une nouvelle fois un grand coup.