THE FLAMING LIPS – American Head (2020)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 1983, centré autour de son chanteur et leader Wayne Coyne, accompagné des musiciens Jake Ingalls, Michael Ivins, Derek Brown, Steven Drozd, Matt Duckworth et Nicholas Ley.
De quoi parle-t-on ? :
Moins bancale que par le passé, la musique d’aujourd’hui s’inscrit dans la langueur de la ballade… toujours tout de même avec un zeste de psychédélisme.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Un ensemble globalement assez lent, construit principalement pour le plaisir auditif.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Collection d’harmonies protéiformes qu’il serait dommage d’écouter en dilettante.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
La fluidité mélodique est fantastique, mais l’apathie mélancolique de l’ensemble n’est pas, par nature, vecteur de grand succès populaire.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La voix extraordinaire de Wayne Coyne et ces harmonies fantasques ne sauraient supporter la souffrance de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine (10)
Dans un parcours musical pas toujours facile à suivre, les Flaming Lips auront parsemé leur plus de trente ans de carrière de quelques chefs-d’œuvre. Le somptueux American Head fait indéniablement partie de cette lumineuse catégorie.
Le combo d’Oklahoma City exprime aujourd’hui toute sa puissance mélodique dans la lenteur magnifique de la complainte. Le spleen prend d’emblée les commandes avec l’entame au piano de la ballade Will You Return/When You Come Down et dans l’apathie lunaire de Watching The Lightbugs Glow. La pensée psychédélique de Wayne Coyne s’épanche souvent sur l’addiction et la consommation de drogues, son chant suave évoque d’ailleurs quelques substances illicites sur les hallucinatoires At The Movies On Quaaludes, Mother I’ve Taken LSD et You N Me Sellin’ Weed. Le sublime Brother Eyes, meilleur morceau des américains depuis des lustres, génère ce petit supplément d’âme et cette beauté lyrique qui confère à l’auditeur le plaisir ultime de l’adoration. Le tempo prend un peu de vigueur sur la seconde partie de l’album avec la pop barrée de l’instrumental When We Die When We’re High, la mélancolie du fantastique Assassins Of Youth ou encore sur le duo avec la star américaine de la country Kacey Musgraves sur God And The Policeman.
De mémoire de fan, il ne semble pas que les Flaming Lips aient montré pareil génie depuis le fascinant Yoshimi Battles The Pink Robots. Mais American Head, seizième opus moins perché que bien de ses prédécesseurs, fait aujourd’hui encore mieux, puisque son aura musicale côtoie quasiment les très hautes cimes de l’inatteignable The Soft Bulletin.