L’heure de la révolution a sonné chez les Suédois de Viagra Boys, le groove imprègne maintenant le garage-rock de leur nouvel opus, l’imparable Viagr Aboys.

Trois ans après le brutal Cave World, le combo de Stockholm se rapproche subrepticement du dancefloor avec les boucles envoutantes de ce déjà quatrième album studio. L’incitation au mouvement accomplit déjà son œuvre sur le post-punk sautillant et addictif du single Man Made Of Meat. L’intensité monte ensuite d’un cran sur le punk-rock fiévreux de The Bog Body. Le chant hâbleur et habituellement vindicatif de Sebastian Murphy devient plus suave sur le groove pop des tubesques Uno II et Waterboy. Ce constat vocal prend encore plus d’ampleur lorsque les Scandinaves se laissent aller pour la première fois à la langueur sur les angéliques Pyramid Of Health et Medicine For Horses, ou sur le piano minimaliste de la ballade finale, River King. Le sextette n’oublie évidemment pas son goût immodéré pour la baston harmonique et l’affiche encore fièrement sur le rock incandescent de Store Policy et de You N33d Me, ou sur le psychédélisme cuivré de Best In Show Pt. IV.

Il était jusque-là difficile de prendre au sérieux les turbulents Viagra Boys, mais avec le niveau stratosphérique de ce Viagr Aboys il devient aujourd’hui indispensable de suivre d’un peu plus près leurs activités musicales.

(8,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe Suédois, actif depuis 2015, emmené par le chant gouailleur de l’Américain d’origine Sebastian Murphy, accompagné des musiciens Elias Jungqvist, Oskar Carls, Henrik Höckert, Tor Sjödén et Linus Hillborg.

De quoi parle-t-on ? :

Une tâche de fond post-punk transcendée par le groove de la pop.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

L’invitation au mouvement est l’une des clés de ce nouvel opus.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

L’accent est aujourd’hui clairement mis sur la fluidité harmonique.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Quelques morceaux bruitistes peuvent encore affoler l’auditeur lambda, mais l’album contient suffisamment de tubes potentiels pour aussi appâter le grand public.