Les Américains de The National scellent la fin de leur éreintante tournée mondiale avec la mise en boite de leur concert enregistré cet été dans la capitale italienne sur le sublime et indispensable Rome.

Groupe culte pour quelques milliers de fidèles, la notoriété du combo de Cincinnati se frotte parfois à l’intense lumière du show business, lorsque la gigastar Américaine Taylor Swift fait par exemple appel à lui sur le mélancolique Coney Island, mais son aura resplendissante n’atteint malheureusement que très rarement la sphère du grand public. Cet album live en forme de compilation est donc une excellente entrée en matière pour découvrir le pop-rock céleste de la formation de l’Ohio.

Enregistré en juin de cette année à l’auditorium Parco Della Musica Ennio Morricone, Rome survole à peu de choses près les vingt-cinq années de carrière du quintette Américain. Les grands classiques que sont les superbes I Need My Girl, Fake Empire, Lip Up ou The System Only Dreams In Total Darkness côtoient les perles rares Eucalyptus, New Order T-Shirt, England, Smoke Detector ou encore l’émouvant Vanderlyle Crybaby Geeks, ici intégralement chanté par le public. Si l’interprétation sur album parait parfois un tantinet flémarde, là pas de place au doute, l’intensité rock emporte tout sur son passage. La voix suave et chaude du divin Matt Berninger est transcendé par le jeu musclé des fratries Dessner et Devendorf, notamment sur les sulfureux Tropic Morning News, Don’t Swallow The Cap, Bloodbuzz Ohio, Murder Me Rachael et autre Mr November.

Avec le brillant Rome, les Américains de The National ne révèlent rien de nouveau mais établissent un inventaire fougueux et quasi parfait de leur grandissime discographie.

(8,5)