Après la tristesse et le recueillement de ses deux précédents opus, Nick Cave, toujours en compagnie de ses Bad Seeds, réapprend le goût de la vie avec le pop-rock du sublime Wild God.

Comment la musique peut à ce point faire chavirer le cœur de l’auditeur ? Ce chant de crooner tout à la fois rauque et céleste qui indifféremment parle ou chante chaleureusement à l’oreille des fans est tout bonnement irrésistible. Accompagné d’une chorale qui renforce un peu plus l’effet paradisiaque de ce nouvel opus, le songwriter des antipodes transcende le rock downtempo de Song Of The Lake, le crescendo habité et divin de l’éponyme Wild God ou encore la langueur symphonique de Frogs. Contrairement à ce qu’indique son patronyme, Joy est certainement le morceau le plus triste de ce brillant exercice. L’Australien alterne ainsi les notes rock avec les tréfonds harmoniques de la mélancolie et touche parfois au génie sur le pop-rock de Conversion et de O Wow O Wow, ou sur les ballades Cinnamon Horses et Long Dark Night.

Nick Cave ne s’est certes pas totalement débarrassé de son spleen (y arrivera-t-il d’ailleurs un jour…), mais les fulgurances rock du très grand Wild God invitent aujourd’hui à un avenir un brin plus radieux.

(8,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe australien, actif depuis 1983, dont la cheville ouvrière est bien sur l’immense Nick Cave. Les Bad Seeds sont aujourd’hui composés de Thomas Wydler, Jim Sclavunos, Martyn Casey, Warren Ellis et George Vjestica.

De quoi parle-t-on ? :

Pop-rock mélancolique et paradisiaque magnifié par la voix de crooner de l’Australien.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Un rythme un peu moins apathique que sur les deux précédents opus, mais une langueur mélancolique qui imprègne une très grande partie de cet album.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Les mélodies sont paradisiaques, mais le chant de l’Australien ne se dompte qu’après quelques écoutes.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Comment résister à la beauté harmonique d’un tel album ?