Onze longues années séparent Pe’ahi II de son excellent premier volet, pourtant dans cet interminable laps de temps l’electro-rock des Danois de The Raveonettes ne semble pas avoir pris une ride.

Les voix suaves et les boucles instrumentales incandescentes de la divine Sharin Foo et de Sun Rose Wagner composent une nouvelle fois cet alliage bluffant de boites à rythmes et de rock bruitiste. Ce déjà dixième exercice démarre en douceur avec la noisy-pop langoureuse et un brin naïve de Strange. Le tempo monte d’un cran et la chaleur de quelques degrés sur le post-punk rugueux du single Blackest. L’intensité imprègne ensuite le baggy rock fiévreux de Dissonant, avant que le propos ne devienne plus pop sur les notes acidulées de Killer. Sur la seconde partie de l’album, la ferveur harmonique ne relâche plus son étreinte et impose encore la puissance synthétique de son rock sur les brulants Lucifer, Sunday School, Ulrikke et surtout sur le tonitruant Speed.

Les Raveonettes ne brillent certes plus aujourd’hui par leur folle originalité, mais indiscutablement par l’efficacité diabolique des arpèges de ce très bon Pe’ahi II.

(7,5)

De qui parle-t-on ? :

Duo Danois, actif depuis 2001, composé de la musicienne et chanteuse Sharin Foo et du multi-instrumentiste Sun Rose Wagner.

De quoi parle-t-on ? :

Rock synthétique et bruitiste dans la lignée de l’album Pe’ahi, sorti en 2014.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

L’alliance de la puissance rock et du groove synthétique invite aisément au mouvement.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Derrière le rideau de bruit, toujours ce sens inné de la mélodie.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Quelques singles très accrocheurs, mais toujours ce voile bruitiste qui n’est pas du gout de tous les publics.