Prévu initialement pour mettre en musique l’adaptation d’un roman de l’Allemande Judith Schalansky dans un spectacle du cirque Suédois Kompani Giraff, A Study Of Losses devient par sa forme atypique et son contenu harmonique sublime l’album le plus ambitieux des Beirut.

Chantre de l’angélisme mélodique depuis ses débuts, l’Américain Zach Condon ajoute aujourd’hui une touche symphonique à la beauté cristalline de sa folk-music. Le combo de Santa Fe entrecoupe sa mélancolie habituelle par des pièces instrumentales de musique classique ou de folk intimiste portant pour la plupart le nom d’une mer ou d’un océan lunaire. L’entame de l’album se fait d’ailleurs avec l’une de ces histoires sans paroles, le crépusculaire Disappearances And Losses. Le schéma est plus usuel sur la pop langoureuse et addictive de Forest Encyclopedia et plus loin de Garbo’s Face et du single Guericke’s Unicorn. La voix extraordinaire et emplie de spleen de Zach Condon est une nouvelle fois l’atout principal de ce septième opus studio et irradie encore la lenteur resplendissante des ballades Villa Sacchetti, Tuanaki Atoll et Caspian Tiger.

Après presque deux décennies d’activité, les Beirut survolent toujours les cimes encombrées de la folk-pop et ajoutent avec A Study Of Losses une œuvre majeure à leur déjà magnifique discographie.

(8,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe Américain, actif depuis 2006, centré autour de son leader Zach Condon, accompagné des musiciens Nick Petree, Kyle Resnick, Paul Collins, Ben Lanz et Aaron Arntz.

De quoi parle-t-on ? :

Folk-pop mélancolique et symphonique, parfois très proche de la musique classique.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Le tempo pop prend parfois un peu de hauteur, mais le leitmotiv de cet album est plutôt la lenteur.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Le style harmonique des Américains est une nouvelle fois paradisiaque.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Ceux que le spleen n’effraie pas devraient se délecter de cette folk-music angélique.