Avec le brillant Eels Time!, malgré un léger manque d’originalité, les Américains de Eels démontrent à nouveau qu’ils n’ont rien perdu de leur savoir-faire pop.

Derrière le patronyme Eels se cache maintenant quasiment le seul Mark Oliver Everett. Comme à l’accoutumée sur chacun de ses albums, le virginien cale son songwriting et les intonations chaudes de sa voix sur son état d’esprit du moment. Après le rock enlevé d’Extreme Witchcraft, c’est la nostalgie du temps qui passe qui imprègne aujourd’hui la pop de ce quinzième opus studio. La lenteur divine de la folk-pop de Time, de We Won’t See Her Like Again, de Haunted Hero, de Song For You Know Who ou encore d’On The Bridge imprime la couleur sombre de ce nouvel exercice. Parfois E injecte une dose de groove dans son océan de spleen, sur la pop du single Goldy, sur l’enlevé Sweet Smile, sur le langoureux And You Run ou sur le trip-hop d’If I’m Gonna Go Anywhere, mais jusqu’aux dernières notes de Let’s Be Lucky la voie de la mélancolie demeure la constante de cette divine biographie musicale.

Qu’attend-on encore des Eels après trente années d’existence ? Vraisemblablement cette pop atypique et gracile que Eels Time! représente encore une fois à merveille.

(8)

De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, formé en 1995, qui s'apparente aujourd’hui au projet solo du chanteur et multi-instrumentiste Mark Oliver Everett (alias E). Il est principalement accompagné des musiciens Jeff Lyster (alias The Chet), Koool G Murder et P-Boo.

De quoi parle-t-on ? :

Folk-pop mélancolique et discrète reconnaissable entre mille.

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Une légère dose de groove, mais un ensemble finalement plutôt porté sur la lenteur.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Les harmonies coulent comme du miel dans l’oreille de l’auditeur.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Bien qu’un peu trop mélancolique, cet album ne devrait pas entacher la popularité de Mark Oliver Everett.