Après une éternité d’absence, le phénix Pulp renait enfin de ses cendres avec la britpop lumineuse de son huitième opus, le brillant More.

Devenu culte au mitan des années 90 notamment par l’entremise de la doublette de génie Different Class et This Is Hardcore, le combo de Sheffield avait lentement laissé sa place de fer de lance de la scène Britannique à une nouvelle génération de formations rock.

Mais à l’aube de la soixantaine, il semblerait que Jarvis Cocker ait enfin envie de récupérer son strapontin. A l’écoute du groove pop-rock imparable du single Spike Island, rien ne parait avoir changé entre les dernières notes de We Love Life et ce nouvel exercice. La voix inimitable du crooner Anglais n’a pas bougé d’un iota et l’approche musicale solaire irradie la pop sophistiquée de Tina et de Grown Ups. Jarvis Cocker sait aussi conter ses histoires dans la langueur esthétique sublime de Slow Jam ou de Farmers Market. Sur la seconde partie de l’album, après les boucles disco endiablées du dansant Got To Have Love, la mélancolie atteint les arpèges des ballades Background Noise, A Sunset et, en compagnie du fantasque Canadien Chilly Gonzales, The Hymn Of The North.

Avec le gigantesque More, les Pulp signent un retour de grande classe et semblent démontrer, à l’âge où d’autres prennent leur retraite, que leur avenir sera radieux.

(8,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe Anglais, actif dans un premier temps de 1978 à 2002, puis reformé durablement après quelques réunions chaotiques depuis 2022, toujours emmené par l’incontournable Jarvis Cocker, accompagné aujourd’hui de membres déjà présents en 2002, Candida Doyle, Mark Webber et Nick Banks.

De quoi parle-t-on ? :

Pop-rock raffiné tantôt enlevé tantôt langoureux, dans l’esprit musical des derniers albums du combo.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Des boucles dansantes certes, mais souvent contrebalancées par la langueur mélancolique.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Les Anglais sont certainement les maitres dans l’art de l’esthétisme rock.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

L’aura populaire du groupe est toujours rayonnante et ne risque pas de s’affaiblir avec ce nouvel opus.