Huit ans après l’excellent V, les Britanniques de The Horrors sont enfin de retour avec l’electro-rock gothique de leur sixième opus, le ténébreux Night Life.  

Le quintette de l’Essex sait à n’en pas douter manipuler les ambiances… glaciales de préférence. Un voile d’angoisse tombe sur l’intro un brin mystique du single Ariel, avant que l’electropop ne vienne emporter la seconde partie du morceau. L’atmosphère devient plus sombre avec le post-punk bruitiste et intransigeant de Silent Sister. Une bouffée mélodique entraine ensuite l’auditeur aux abords de la lumière avec l’electro-rock enjoué de l’imparable The Silence That Remains. La voix grave de Faris Badwan nous ramène au temps lointain de la cold-wave et du rock gothique du début des années 80, et irradie encore les boucles noisy de l’apocalyptique Trial By Fire et la synthpop langoureuse du très « Depeche Mode » The Feeling Is Gone. Les nappes synthétiques imprègnent encore fortement le gargantuesque Lotus Eater, mais c’est le rock qui domine la fin de l’album avec le post-punk de More Than Life et les arpèges tonitruants et tubesques du final, LA Runaway.

Avec un patronyme aussi proche des événements actuels, il sera difficile d’éviter les Horrors, les harmonies du sublime Night Life ne feront d’ailleurs que renforcer ce besoin irrésistible de plonger dans la noirceur.

(8,5)

De qui parle-t-on ? :

Groupe anglais, actif depuis 2005, emmené par le chanteur Faris Badwan, accompagné de la claviériste Amelia Kidd et des musiciens Joshua Hayward, Jordan Cook et Rhys Webb. Il est à noter que Faris Badwan est aussi, avec la soprano canadienne Rachel Zeffira, la moitié du duo Cat’s Eye.

De quoi parle-t-on ? :

Post-punk synthétique, parfois bruitiste, parfois proche de l’electropop, très marqué par le rock gothique du siècle dernier.  

Rythme :

• Je me suis endormi
• Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
• Mes pieds se mettent à bouger
• Je me lève et je danse

Le rythme est intense et invite même parfois à s’approcher du dancefloor.

Accessibilité :

• Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
• Les refrains entrent directement dans ma tête
• Que des hits taillés pour les stades

Des mélodies parfois imparables, mais aussi une ambiance ténébreuse qui demande une écoute approfondie.

Audience :

• J’ai du succès avec mes goûts musicaux
• Peut-être écouté sans déranger personne
• Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
• Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

Avec quelques tubes potentiels, cet album devrait connaitre un certain succès.