De qui parle-t-on ? :

Groupe américain, actif depuis 1996, fondé et emmené par le chanteur et multi-instrumentiste Kevin Barnes. Il est accompagné des musiciens Davey Pierce, Clayton Rychlik, Jojo Glidewell et Nicolas Dobbratz.

De quoi parle-t-on ? :  

La base est l’electropop, mais le combo américain la malmène pour satisfaire ses envies d’expérimentation.

Rythme :

-          Je me suis endormi dans mon fauteuil

-          Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-          Mes pieds se mettent à bouger

-          Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-          Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Cette constance dans l’inconstance rythmique incite peu au mouvement.

Accessibilité :

-          Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-          Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-          Mélodie agréable mais sans aspérité

-          Les refrains entrent directement dans ma tête

-          Que des hits taillés pour les stades

Archétype de l’album qui se bonifie avec le temps et les écoutes.

Audience :

-          Musique que madame me demande de réécouter

-          Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-          Madame s’en va quand je l’écoute

-          Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-          Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Seuls les amateurs d’étrangeté musicale se délecteront de ce nouvel opus.

Qualité audiophile :

-          J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-          Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-          S’écoute impérativement en format non compressé

Une construction harmonique qui se prête peu aux contraintes de la compression.

Conclusion :

-          Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-          Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-          Je l’écoute facilement mais sans émotion

-          J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)

-          Il tourne en boucle sur ma platine

Freewave Lucifer F<ck F^ck F>ck, nouveau patchwork des délires harmoniques concoctés par les Américains de Of Montreal, est encore une fois un album bien difficile à critiquer.

Kevin Barnes prend vraisemblablement un malin plaisir à brouiller ses pistes musicales et ainsi annihiler toute tentative d’analyse. Que peut-on alors affirmer après les premières écoutes ? Que ceux qui n’aiment que la fluidité chatoyante des mélodies ne ressentiront ici que du tourment, et que le bancal et le dissonant, à part peut-être sur l’electropop de Nighsift et de Hmmm, sont encore les maitre-mots de ce déjà dix-huitième opus studio. Marijuana’s A Working Woman, titre évocateur s’il en est, semble confirmer qu’il faut avoir consommé quelques substances hallucinogènes pour composer la synthpop baroque et psychédélique proposée par le combo d’Athens. Mais alors que tout parait souvent sans réelle logique, la grâce, magnifiée par la voix suave de Kevin Barnes, remet parfois en ordre ces arpèges un peu fous. La langueur sublime d’Ofrenda-Flanger-Ego à Gogo, la pop bouillante de Blab Sabbath Lathe Of Maiden, le post-punk d’Après Thee Dèclassè, et l’électrorock de Modern Art Bewilders sont ainsi soumis à cette divine ambivalence.   

Malgré sa très courte durée et à l’instar de nombre de ses prédécesseurs, Freewave Lucifer F<ck F^ck F>ck mettra quelques temps à révéler tous ses secrets, mais dès les premières approches l’on entrevoie la lumière dans le lacis de notes modelé par les Of Montreal.