ORELSAN – Civilisation (2021)
De qui parle-t-on ? :
Rappeur et musicien français, actif depuis 2002, toujours accompagné de son fidèle faiseur d’instrus, Skread.
De quoi parle-t-on ? :
Derrière l’instrumentation basique et synthétique, les messages d’Orelsan sont toujours aussi percutants.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques morceaux plutôt enlevés devraient attirer l’auditeur vers le dancefloor.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Derrière les discours, la fluidité harmonique est le maitre mot de ce nouvel opus.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le buzz autour de ce nouvel opus confirme l’aura du normand auprès du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Le flow du normand passe facilement au travers des barrières de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Sur un quatrième opus fleuve, Orelsan dépeint, à sa manière si singulière, la liquéfaction du processus de Civilisation.
Le poids des mots, le choc des tempos, rien ne change vraiment dans le monde d’Aurélien Cotentin. Derrière la simplicité et l’inusable efficacité des instrus du fidèle Skread, le normand dilue dans quelques tubes bien sentis, sa nostalgie (La Quête), ses clashs d’antan (Du Propre), sa vision non dénuée d’humour de l’alcoolisme au féminin (Bébéboa), ou encore sa dépression (Le dispensable Jour Meilleur). Mais Orelsan n’est jamais aussi bon que lorsque les dysfonctionnements de ce monde le poussent dans ses derniers retranchements. L’immersion d’une bande de potes dans une manifestation, avec la légèreté initiale de la curiosité avant le grondement de la révolte sociale et la violence qui en découle, confine au génie le percutant Manifeste. Et que dire alors du désenchanté Odeur De L’Essence, pamphlet post-traumatique au flow apocalyptique ininterrompu dénonçant les travers angoissants et haineux de notre société. Sur la seconde partie, le groove, finalement fil rouge de cet album, gagne encore en intensité lorsque les Neptunes de Pharrell Williams rejoignent le natif d’Alençon sur le dansant Dernier Verre, ou lorsque Skread y va de ses quelques rares paroles sur l’electropop d’Ensemble.
Habilement jumelé à la série documentaire sortie récemment sur Amazon Prime, « Montre jamais ça à personne », ce nouvel exercice transforme la crise de la quarantaine d’Orelsan en un brillant phénomène de Civilisation.
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