SUPERORGANISM – World Wide Pop (2022)
De qui parle-t-on ? :
Groupe cosmopolite, actif depuis 2017, composé de la chanteuse japonaise Orono Noguchi (OJ),des musiciens néo-zélandais Christopher Young (Harry) et Tim Shann (Tucan), et des choristes B et Earl Ho (Soul).
De quoi parle-t-on ? :
Synthpop aseptisée et tubesque qui perd aujourd’hui son petit côté déjanté.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le groupe invite maintenant l’auditeur à se rendre vers le dancefloor.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Défaite de ses atours foutraques, cette pop ne conserve que son évidence harmonique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Electropop tubesque plutôt attrayante pour le grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
La « normalisation » de cette synthpop ouvre largement la porte à l’usage de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion (5)
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Et dire que leur premier album avait été l’un des tous meilleurs de l’année 2018 !!! En lorgnant un peu trop du côté de la synthpop, les Superorganism ratent avec World Wide Pop la marche du second opus.
Le brin de folie qui animait les fabuleux Something For Your M.I.N.D. et Everybody Wants To Be Famous a malheureusement fait long feu. Les mauvais signes s’amoncellent déjà au-dessus de l’electropop convenue de Black Hole Baby. Le sirupeux et éponyme World Wide Pop n’est ensuite pas fait pour rassurer l’auditeur. Le point d’orgue de la mièvrerie est atteint sur la pop grand public des singles On & On et Teenager. Même le chant de la japonaise Orono Noguchi, hier divinement enfantin, semble avoir pris une petite touche de maturité qui le rend finalement assez ordinaire. Il faut attendre It’s Raining et la présence de Stephen Malkmus pour enfin retrouver les délicieux déraillements harmoniques du premier exercice. Les bancals Solar System et Oh Come On laissent encore planer l’illusion, mais le constat d’ensemble demeure accablant.
Le patronyme World Wide Pop était donc à prendre au pied de la lettre ! Les Superorganism dans leur volonté de rayonner plus largement sur le monde de la pop perdent l’esprit baroque de leur premier essai.