BLACK MIDI – Hellfire (2022)
De qui parle-t-on ? :
Groupe anglais, actif depuis 2017, composé de Geordie Greep, Cameron Picton et Morgan Simpson.
De quoi parle-t-on ? :
Le trio expose à nouveau sa vision anarchique et incandescente du jazz-rock.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
La première envie qui vient à l’écoute de cet album n’est certainement pas celle du mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La plupart auront déjà fui après quelques minutes… il faut un peu de persévérance pour entrer dans la folie harmonique des londoniens.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Assemblage harmonique trop effrayant pour une grande majorité du public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
La compression ne fera qu’ajouter de la confusion à ce projet déjà chaotique.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
C’est reparti pour un tour ! Le barnum jazz-rock bordélo-baroque des londoniens de Black midi est de retour sur le bien nommé et déjanté Hellfire.
Le trop-plein d’information transmis par les arpèges orgiaques et le spoken word délirant des Britanniques perturbe les écoutes initiales de ce troisième opus. Comme s’il prenait un violent uppercut, l’imprudent auditeur est tout d’abord sonné par tant de démence mélodique. Mais tels des aliénés, l’on se prend très vite au jeu sans queue ni tête des furieux Sugar/Tzu, Eat Men Eat et The Race Is About To Begin. Dans ce bouillonnement sulfureux de rock expérimental, le single Welcome To Hell (qui, bien que se finissant aussi dans la sauvagerie, n’a rien à voir avec le standard du même nom composé il y a des lustres par les black-métalleux de Venom…) et le planant Still feraient presque figures d’ilots de normalité.
Seul le quidam averti pourra se délecter des torrents soniques de Hellfire. Il n’est en effet pas possible de passer des schémas musicaux classiques aux bacchanales jazz-rock imposées par les Black Midi sans un parcours initiatique des déviances harmoniques les plus extrêmes.