VIAGRA BOYS – Cave World (2022)
De qui parle-t-on ? :
Groupe suédois, actif depuis 2015, emmené par le chant gouailleur de l’américain d’origine, Sebastian Murphy, accompagné des musiciens Elias Jungqvist, Oskar Carls, Henrik Höckert et Tor Sjödén.
De quoi parle-t-on ? :
Le combo se plonge une nouvelle fois dans la fournaise post-punk.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
L’intensité est le maitre-mot de ce rock sans concession.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Quelques belles mélodies lorsque le groupe s’intéresse notamment à la new-wave, mais un ensemble somme toute assez bruitiste qui n’accroche pas d’emblée l’auditeur.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Ce rock fiévreux demeurera l’apanage de quelques spécialistes.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
La ferveur rock et la gouaille de Sebastian Murphy dynamitent les limites imposées par la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le décès subit en fin d’année dernière de Benjamin Vallé, co-fondateur et guitariste emblématique des Viagra Boys, pouvait sérieusement remettre en question l’existence du combo suédois. Mais avec le fiévreux Cave World, il semblerait que les scandinaves aient, autant que l’on puisse, réussi à surmonter cette immense douleur.
Avec un chant cabossé digne d’un lendemain de fête beaucoup trop arrosée, le quintette de Stockholm assaille notre espace sonore avec le rock tonitruant de Baby Criminal. Le bouillant Troglodyte continue d’explorer cette voie délétère de baston rock, avant que le post-punk mélodique du single Punk Rock Loser ne vienne détendre un brin l’atmosphère. Dans une orgie de cuivres, de percussion et de hurlements, Sebastian Murphy se paie, sur le pamphlétaire Creepy Crawlers, les complotistes de tous bords. Les Suédois alternent ainsi la furie rock d’Ain’t No Teeth et de Return To Monke avec la new-wave métronomique de The Cognitive Trade-Off Hypothesis et d’ADD, et invitent aussi Jameson Williamson, par ailleurs moitié des incandescents Sleaford Mods, à partager son spoken word vindicatif sur le rock donwtempo de Big Boy.
Sur le véhément et salement amoché Cave World, les Viagra Boys font une nouvelle fois parler la poudre et font monter d'encore quelques degrés la fournaise estivale.