THE NOTWIST – Vertigo Days (2021)
De qui parle-t-on ? :
Groupe allemand, actif depuis 1989, composé des frères Acher, Markus et Micha, et du batteur Andi Haberl.
De quoi parle-t-on ? :
Indie-pop enlevée ou langoureuse qui effleure parfois les limites du noisy-rock.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le tempo est parfois intense, mais le trio s’exprime aussi beaucoup dans la langueur mélancolique.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Le cheminement musical très singulier du combo peut paraitre assez déroutant lors des premières écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Quelques titres, comme Ship ou Sans Soleil, capables d’accrocher l’auditeur, mais un ensemble parfois expérimental surtout construit pour satisfaire le suiveur averti.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Pop monocorde et synthétique qui ne perd pas son aura dans l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
A l’instar de l’intense clarté qui inonde la pochette de l’album, le sublime Vertigo Days expose à nouveau les allemands de The Notwist à la lumière.
Moins rayonnants ces dernières années qu’à l’époque, maintenant assez lointaine, du changement de siècle, notamment avec les chefs-d’oeuvre Shrink et Neon Golden, les bavarois se rappellent enfin à notre bon souvenir avec la pop synthétique de ce nouvel opus. L’étrange saisit d’emblée l’auditeur avec la mise en bouche instrumentale Al Norte. Le bicéphale Into Love/Stars est tiraillé entre deux directions, tout d’abord la langueur intimiste puis la brillance de la synthpop. Le combo poursuit alors son cheminement musical avec une triade d’entrain indie-pop du plus bel effet, Exit Strategy To Myself, Where You Find Me et Ship, mais le point d’orgue de ce neuvième opus arrive avec le crescendo harmonique du fabuleux Loose Ends. C’est d’ailleurs dans les phases les plus « tranquilles » que le trio exprime le mieux son talent, par exemple sur les effluves post-punk d’Into The Ice Age ou sur la ballade Oh Sweet Fire, magnifiée par le chant extraordinairement rauque de l’américain Ben Lamar Gay. En passant encore par la pop divine du bien mal nommé Sans Soleil, les frères Acher referment ce nouvel exercice dans la douceur céleste d’Into Love Again.
Si Vertigo Days a de nombreuses qualités, l’on retiendra principalement celle qui nous renvoie quelques temps après la sortie de l’immense Neon Golden, période où il semblait que les Notwist représentaient alors l’avenir du rock indépendant.