SLEAFORD MODS – Spare Ribs (2021)
De qui parle-t-on ? :
Duo anglais, actif depuis 2007, animé par Jason Williamson et Andrew Fearn.
De quoi parle-t-on ? :
Electro-rock répétitif qui, dans sa construction et la manière de chanter de Jason Williamson, rappelle furieusement l’antédiluvien punk-rock.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Il est difficile de résister au groove d’un Shortcummings ou d’un Spare Ribs.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Les mélodies s’appréhendent aisément, mais le phrasé virulent de Jason Williamson demande quant à lui un peu plus d’attention.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le chant trop « punk » de Jason Williamson ne sera vraisemblablement pas du gout du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
L’approche synthétique répétitive et le spoken word de Jason Williamson ne souffrent pas de l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Ce début d’année 2021 s’inscrit décidément sous le signe du punk-rock, une semaine après les scandinaves de Viagra Boys et en même temps que les britanniques de Shame, les Sleaford Mods sortent Spare Ribs, brulot sans concession d’electro-rock.
La recette gagnante du duo ne change guère, des boucles synthétiques simplistes assénées comme des uppercuts et une puissance vocale qui, tel un direct du droit, finit d’assommer l’auditeur. L’air du temps est aujourd’hui au spoken word, à l’instar du furieux Joe Talbot ou de Grian Chatten, respectivement hurleurs en chef des Idles et des Fontaines D.C., Jason Williamson martèle avec force le texte du dansant Shortcummings. L’australienne Amy Taylor, des Amyl And The Sniffers, pose une nouvelle fois ses valises dans le studio d’enregistrement de l’un des combos de punk-rock européens, après avoir fait une petite pige sur le nouvel album des Viagra Boys, voici qu’elle vient prêter mains fortes aux Sleaford Mods sur Nudge It. Le duo de Nottingham fait appel un peu plus loin à une autre voix féminine, celle de l’anglaise Billy Nomates, auteure l’année dernière d’un intéressant premier opus éponyme, sur la pop hypnotique de Mork n Mindy. A l’image de la fougue électronique instillée dans les harmonies de Glimpses, de Spare Ribs, de All Day Ticket ou du superbe Fishcakes, le groove est donc le maitre-mot de ce déjà onzième album studio.
A l’instar des précédents opus des Sleaford Mods, l’effet répétitif et percutant de Spare Ribs provoque une addiction dont il sera difficile de se défaire.