Jean-Pierre Bacri, le Sens de la Fête
Je n’ai pas pour habitude d’utiliser le blog pour un sujet ne touchant pas au domaine musical, mais la disparition hier de l’immense Jean-Pierre Bacri m’impose malheureusement une petite exception.
D’ailleurs, si l’on considère que l’esprit rebelle du rock’n’roll a une quelconque existence et qu’il peut ainsi s’immiscer dans les méandres de notre subconscient, alors ne doutons pas que Jean-Pierre Bacri en possédait quelques bribes.
Eternel râleur du cinéma hexagonal, dynamiteur, souvent avec son ex-compagne Agnès Jaoui, de l’humour à la française, l’Acteur et Scénariste tire aujourd’hui sa révérence à 69 ans.
Il ne fallait pas le faire chier le Jean-Pierre, une question de travers dans une interview et tout pouvait partir en vrille, mais c’est cette impression d’être toujours à fleur de peau qui le rendait finalement si attachant.
Mais nos plus grands souvenirs de ce monument du théâtre et du cinéma seront évidemment tout autre, l’écriture acide et surtout l’interprétation grandiose des pièces, puis des films, Cuisine et Dépendances et Un Air de Famille resteront à jamais gravées dans nos mémoires.
Moins en vue ces dernières années, certainement en raison de la maladie qui le rongeait, Jean-Pierre nous aura encore enchanté en 2017 dans son rôle d’organisateur de mariage, énervé bien sûr, dans le satirique et sublime Le Sens de la Fête.
Il est de tous temps des personnes qui marquent nos parcours de vie, Jean-Pierre Bacri était pour moi l’un de ceux-là, grognon contre le monde entier, mais surtout grognon envers l’injustice et la bêtise humaine.
Jean-Pierre, au revoir et merci.
« Je ne compte pas exposer ma sénilité aux gens. Il faut savoir se barrer pour conserver une dignité. »
Jean-Pierre Bacri, 2017