FEVER RAY – Radical Romantics (2023)
Derrière un look de plus en plus flippant, la suédoise Fever Ray est enfin de retour avec les boucles synthétiques obscures et atypiques de Radical Romantics.
Karin Elisabeth Dreijer n’est pas très présente sur le terrain discographique, trois albums en quatorze ans, on a connu nettement plus prolifique. Mais cette rareté accentue le plaisir de retrouver la voix aigue et les harmonies baroques de la sorcière de Göteborg. L’electropop enlevée et fiévreuse de What They Call Us nous indique qu’une fois encore rien ne se fera dans la facilité. L’angoissant et tribal Shiver est vraisemblablement apte à accompagner n’importe quelle cérémonie vaudou. La recherche du tube dans un album de la scandinave revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Toutefois, dans cette ambiance occulte, l’on peut se laisser séduire par la synthpop downtempo de Kandy ou par celle dansante du single Carbone Dioxide. Mais la magie noire nordique nous rattrape très vite, notamment sur la langueur hantée de Tapping Fingers et sur les incantations étranges de Bottom Of The Ocean.
Si le barnum mystique et tourmenté de Fever Ray prête parfois à sourire, son talent dans le songwriting, encore démontré par le singulier et ténébreux Radical Romantics, est en revanche à louer.
(7)
De qui parle-t-on ? :
Projet solo de la musicienne et chanteuse suédoise Karin Elisabeth Dreijer, active dans divers projets depuis 1994. Elle était par ailleurs la moitié, avec son frère Olof, du défunt duo The Knife.
De quoi parle-t-on ? :
Electropop baroque et habitée, très loin de la fluidité usuelle du genre.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
De la synthpop, mais parfois tellement étrange qu’il est difficile d’esquisser un mouvement.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Les boucles synthétiques de la suédoise peinent à pénétrer dans nos esprits.
Audience :
- J'ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
Fever Ray n’a clairement pas choisi la voie la plus facile de l’electropop.