YEASAYER – Erotic Reruns (2019)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 2006, composé de Chris Keating, Ira Wolf Tuton et Anand Wilder.
De quoi parle-t-on ? :
L’expérimentation et l’originalité ont aujourd’hui été remisées pour laisser place à une synthpop sans saveur et sans odeur.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le groupe se détourne de l’expérimentation et favorise aujourd’hui le mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Une pop très fluide qui s’écoute aisément mais qui lasse aussi rapidement l’auditeur.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
L’originalité est aujourd’hui exsangue, mais le groupe conserve toujours ce savoir-faire pop qui pourrait facilement accrocher le grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La synthpop est maintenant quelconque et n’oppose donc plus du tout de résistance à la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion (5)
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Et dire que l’évolution de carrière des Yeasayer suivait jusque-là une croissance exponentielle. Ce trop classique Erotic Reruns est malheureusement le grain de sable qui vient aujourd’hui enrayer cette belle mécanique.
Il est en effet difficile de reconnaitre dans cette synthpop convenue les compositeurs des sublimes I Am Chemistry et Silly Me. La platitude de l’enjoué People I Loved, la soul grand public d’Ecstatic Baby ou encore la pop faussement étrange de Crack A Smile, rien ne vient ici sauver du naufrage ce cinquième opus studio du combo de Brooklyn. Et que dire alors des mièvres Blue Skies Dandelions et Let Me Listen In On You, beaucoup plus proches des harmonies aseptiques d’un Bruno Mars que d’une quelconque tentative d’indépendance musicale…
Cet Erotic Reruns n’a décidément pas grand-chose de sexy. Mais il n’est pas encore temps de s’alarmer, la voie fantastique suivie jusque-là par les américains de Yeasayer relègue pour l’instant ce nouvel opus dans le rayon peu utilisé des accidents de parcours.