THE LIMINANAS – Shadow People (2018)
De qui parle-t-on ? :
Duo français, actif depuis 2009, composé des époux Limiñana, Marie et Lionel.
De quoi parle-t-on ? :
Rock psychédélique du siècle dernier dans la continuité du précédent album, Malamore, sur lequel planent parfois les ombres de Serge Gainsbourg et d’Alain Bashung.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
L’intensité rock des Limiñanas n’est plus à prouver. Pour autant, l’on préférera simplement battre la mesure à l’écoute de cette musique un peu déjantée.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Quelques histoires sans paroles et des textes plus laconiques, mais un son noisy qui impose malgré tout une audition assez prolongée.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le duo ne se facilite pas la tâche en choisissant ce style psychédélique venu d’un autre temps.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le côté psychédélique s’intensifie quelque peu et le chant, dans une sorte d’impression lo-fi, parait parfois très lointain, il est donc préférable d’écouter cet opus en toute décompression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le duo le plus injustement méconnu de la chanson française revient avec un sixième album aux intonations virevoltantes et psychédéliques.
La barbe de vieux baroudeur de Lionel Limiñana aurait pu faire penser que le duo perpignanais avait atteint une certaine forme de sagesse musicale. Fort heureusement il n’en est rien, Shadow People est plus rock que jamais. Contrairement aux habitudes bavardes de ses précédents opus, le groupe préfère aujourd’hui mettre en avant son art de la mélodie. Il l’exprime dans quelques plages instrumentales, les tonitruants Ouverture et Motorizatti Marie et le plus langoureux De La Part Des Copains ou dans quelques titres aux rares paroles, les intenses et psychédéliques Dimanche et Trois Bancs. Quelques invités de renom apportent leur caution au rock de Marie et Lionel, l’américain Anton Newcombe, leader des Brian Jonestown Massacre, l’actrice Emmanuelle Seigner, le chanteur français Bertrand Belin et le britannique Peter Hook qui vient une nouvelle fois apposer la ligne de basse des légendaires New Order sur le bouillant The Gift. Les deux époux alternent ou mélangent toujours leur chant, en anglais de préférence pour Marie, Lionel étant visiblement plus à son aise sur les textes en français.
Dans une approche qui rappelle parfois le génie du grand Alain Bashung, le rock déglingué et antédiluvien des Limiñanas est une pure merveille. Pas sûr pour autant que Shadow People rencontre le succès populaire qu’il mérite, tant pis pour ceux qui n’apprécient pas, cet album lumineux fera au moins le bonheur des afficionados du combo catalan…