BROKEN SOCIAL SCENE – Hug Of Thunder (2017)
De qui parle-t-on ? :
Collectif canadien au line-up fluctuant et sans limites, actif depuis 1999, organisé autour de ses deux fondateurs, Kevin Drew et Brendan Cranning, principalement accompagnés aujourd’hui de Justin Peroff, Charles Spearin et Andrew Whiteman. Le combo a la particularité d’intégrer dans ses rangs le gratin du rock indépendant canadien, dont notamment Leslie Feist et certains membres du groupe Metric.
De quoi parle-t-on ? :
L’essence même du rock indépendant, un crossover des genres qui va de la pop au shoegazing, en passant par la dreampop et l’electropop.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Un album au tempo souvent endiablé, mais un style musical complexe qui incite seulement à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Cette débauche instrumentale ne peut s’appréhender qu’après un certain nombre d’écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Une approche musicale difficile, peu propice à une expansion de la reconnaissance populaire en dehors du cadre des amateurs de rock indépendant.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Cette profusion d’effets sonores et cette alternance ou cette combinaison de voix imposent une écoute en dehors des étroits chemins de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Le collectif « mouvant » de Toronto donne enfin une suite discographique au lumineux Forgiveness Rock Record sorti en 2010.
Pour ce cinquième opus, Kevin Drew et Brendan Manning n’ont pas lésiné sur les moyens. Le puzzle Broken Social Scene est, pour l’occasion, composé d’une quinzaine de musiciens et chanteurs qui honorent admirablement cette gargantuesque orgie de guitares, de cordes, de cuivres, de boucles synthétiques et d’alternance de voix en tous genres.
Après la petite mise en bouche instrumentale, Sol Luna, Halfway Home déboule à toute allure dans un assemblage explosif de noisy-rock. Protest Song, Skyline et Stay Happy affichent effrontément le talent pop et mélodique de la troupe canadienne. Les accents bruitistes de Vanity Pail Kids satisferont les fans les plus agités des Broken Social Scene. La dreampop hypnotique de l’éponyme Hug Of Thunder est magnifiée par le chant divin de l’immense Leslie Feist. Le combo de l’Ontario nous entraine ainsi jusqu’aux dernières notes du psychédélique Mouth Guards Of The Apocalypse sans aucune faute de goût et dans une diversité harmonique hors du commun.
Le substantif « supergroupe », souvent accolé au patronyme des Broken Social Scene, ne sert pas seulement à désigner la grande expérience et les activités musicales annexes de la plupart de ses membres. Il symbolise aussi la force et la particularité de cette musique, brillamment représentée aujourd’hui par ce nouveau Hug Of Thunder.