FEIST – Pleasure (2017)
De qui parle-t-on ? :
Auteure, compositrice et interprète canadienne, active depuis 1991, de son vrai nom Leslie Feist.
De quoi parle-t-on ? :
Folk-rock langoureux et lumineux dans la continuité du précédent album, Metals.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Pleasure est construit pour le plaisir de l’écoute, pas pour celui de la danse.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La folk-music, par essence mélancolique, n’impose sa dimension qu’après un certain nombre d’écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Cet album, sans réels singles fédérateurs, aura moins de retentissement que Let It Die ou The Reminder.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le chant extraordinaire de Feist ne supporte pas la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Cela faisait déjà six ans que l’on avait plus de nouvelles de Leslie Feist, que ce soit en solo ou avec ses potes de Broken Social Scene, mais Pleasure, tel un enchantement, ravive le savoir-faire époustouflant de la native d’Amherst.
Ne cherchez pas de singles fédérateurs du style Mushaboom ou 1234 sur ce nouvel opus, Pleasure est un ensemble homogène qui ne puise sa force que dans l’union de ses différentes mélodies. La canadienne offre une belle continuité au folk-rock austère et minimaliste de Metals, tout juste ajoute t-elle une touche d’intensité rock, proche des arpèges intransigeants de la grande PJ Harvey, sur le titre éponyme Pleasure et sur le bouillant Century. Le reste est un éloge de la lenteur fragile et grave dans lequel la voix charnelle et profonde de Feist fait des merveilles. L’on peut éventuellement citer le dépouillement magnifique d’I Wish I Didn’t Miss You, le plus rude Any Party ou la pop vaporeuse de The Wind, mais chacune des chansons de Pleasure est un pur délice pour l’oreille de l’auditeur.
Feist est le genre d’artiste trop rare qui diffuse son talent avec parcimonie. Après vingt-cinq ans de carrière Pleasure est « seulement » son cinquième album studio, mais à l’instar de ses prédécesseurs cet opus sans faute de gout est une des nouvelles splendeurs de la folk-music.