GORILLAZ – Humanz (2017)
De qui parle-t-on ? :
Duo anglais, actif depuis 1998, composé du chanteur de Blur, Damon Albarn, et du graphiste et musicien Jamie Hewlett.
De quoi parle-t-on ? :
Les Gorillaz perdent ce qui faisait leur spécificité, le mélange tout azimut des styles musicaux, pour se concentrer essentiellement sur le hip-hop et le R’n’B.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Rythme plutôt mid-tempo, mais la beatbox propre au genre dynamise cet ensemble.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Ces nouvelles mélodies accrocheront très rapidement les amateurs de hip-hop grand public.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Les titres Saturnz Barz, Andromeda ou encore Ascension ne tarderont à conquérir la planète.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Du hip-hop et du R’n’B purs jus, parfaits pour l’écoute en format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Six ans après le mitigé The Fall, Damon Albarn et Jamie Hewlett reviennent avec leur grand barnum musical et graphique, les Gorillaz.
Autant le dire tout de suite, Humanz est une déception. Des invités en veux-tu en voilà, au point de quasiment faire disparaitre l’un des intérêts principaux du combo de la perfide Albion, le chant magnifique de Damon Albarn, et une musique qui oscille entre hip-hop convenu et R’n’B, ce nouvel album très long nous entraine très rapidement au bout de l’ennui.
Cette aseptisation et cette normalisation des sons remettent en cause le concept même de l’existence des Gorillaz. Rappelons qu’à l’origine ce projet était un melting-pot insolite et lumineux de rap, d’electronica, de rock et de pop… il est aujourd’hui une simple version alternative d’un essai de Drake ou de Frank Ocean. Les amateurs de ce style musical seront évidemment comblés et les présences conjuguées des légendes américaines de De La Soul, de l’icône Grace Jones, de la nouvelle star de la soul et du blues Rag’n’Bone Man, de Benjamin Clementine et consorts, alliées au savoir-faire indéniable du duo britannique aideront surement ce Humanz à devenir un immense succès populaire. Oui mais voilà, les Gorillaz ont définitivement perdu cette petite étincelle de folie qui irradiait notamment leur premier album éponyme et son successeur, Demon Days. Si les Saturnz Barz, Andromeda, Ascension, Let Me Out ou encore We Got The Power (qu’est donc venu faire Camille Berthomier, la chanteuse des brutales Savages, dans cette galère ?) sont des morceaux plutôt honnêtes pour le genre, ils n’apportent rien à la vision crossover du combo britannique.
La montagne accouche donc d’une souris. Humanz, savamment teasé depuis plusieurs mois par le duo Albarn-Hewlett, sera vraisemblablement un triomphe public et commercial… mais il sera aussi le premier album sans saveurs des Gorillaz.