BENJAMIN CLEMENTINE – And I Have Been (2022)
De qui parle-t-on ? :
Pianiste et chanteur anglais, actif depuis 2008.
De quoi parle-t-on ? :
Dans un minimalisme harmonique assumé, le crooner britannique revient au style folk-pop désenchanté et symphonique de son premier opus.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le style musical navigue toujours entre les eaux de la lenteur et de la très grande lenteur.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L’anglais revient à un style plus direct et impressionne dès les premières écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Benjamin Clementine devrait reconquérir quelques déserteurs de la période I Tell A Fly.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Ce chant surpuissant et envoutant ne peut évidemment pas entrer dans l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Avec un filin musical minimaliste, le britannique Benjamin Clementine impressionne une nouvelle fois sur le sublime And I Have Been.
Loin de la grandiloquence instrumentale d’I Tell A Fly, le londonien revient à une approche harmonique plus directe simplement portée par le son extraordinaire de sa voix. La magie opère d’emblée sur les notes synthétiques et symphoniques du langoureux Residue. Le concerto pour cordes frottées se poursuit dans le même tempo sur le monumental Delighted. Le piano, instrument fétiche de l’anglais, est bien sûr de la partie sur la pop pour orgue de barbarie de Genesis ou sur la lenteur fantastique de Gypsy, BC. Mais tous ces accords ne seraient évidemment rien sans les vocalises divinement rauques du natif de Crystal Palace. Après la sonate pour piano de Last Movement Of Hope, ce chant de crooneur désenchanté rayonne encore dans la mélancolie de Copening, la pop d’Auxiliary et sur le bien nommé morceau de fin, Recommence.
Si le discours de Benjamin Clementine évoque plutôt l’obscurité, sa manière chaleureuse et remarquable de l’exprimer inscrit cependant And I Have Been dans la catégorie des très grands albums.