BEIRUT – Artifacts (2022)
L’américain Zach Condon exhume les balbutiements musicaux de sa prime jeunesse et les associe à quelques raretés et faces B oubliées pour former le pléthorique et sublime Artifacts.
Les fouilles archéologiques minutieuses des sauvegardes du natif d’Albuquerque mettent au jour un inestimable trésor harmonique. Cette pop multiculturelle, transcendée par les vibrations enchanteresses de la trompette et les trémolos extraordinaires de Zach Condon, évoque parfois, notamment sur la première partie de l’album (qui n’est autre que la reprise de l’EP Lon Gisland sorti en 2007), le bouillant folklore des Balkans, immortalisé autrefois par le réalisateur Serbe Emir Kusturica. Les Beirut remasterisent ainsi brillamment leur passé et ressortent des oubliettes du temps la pop chamarrée d’Elephant Gun, de Scenic World, de Transatlantique, de Fyodor Dormant ou encore de l’inédit Fisher Island Sound.
Les artéfacts, objets de curiosité mystérieux et merveilleux, sont devenus les outils d’assemblage des mélodies célestes et bigarrées des Beirut. A l’heure inquiétante des recentrages nationalistes, la pop multicolore et cosmopolite d’Artifacts raisonne aujourd’hui comme une indispensable bouffée d’oxygène.
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