THE SMASHING PUMPKINS – Cyr (2020)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, fondé en 1988, séparé une première fois en 2000 et reformé depuis 2006. La chose est évidemment le jouet de Billy Corgan, encore accompagné aujourd’hui de deux membres historiques, James Iha et Jimmy Chamberlin et du guitariste Jeff Schroeder.
De quoi parle-t-on ? :
Le rock est aujourd’hui un lointain souvenir pour le groupe de l’Illinois, la synthpop aseptisée occupe maintenant tout son espace sonore.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Comme souvent, l’electropop charrie son cortège d’entrain et d’envie de mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Billy Corgan ne prend plus vraiment de risque, la fluidité harmonique est aujourd’hui son seul fonds de commerce.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le groupe n’a plus vraiment d’idée, il enrobe aujourd’hui la banalité de ses mélodies de quelques artifices attractifs pour le grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La synthpop est, par essence, un style musical qui souffre peu des turpitudes de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion (5)
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Cyr est un album-fleuve, comme le fut autrefois l’immense Mellon Collie And The Infinite Sadness, mais admettons-le d’emblée, le niveau de ce nouvel exercice des américains de The Smashing Pumpkins est à des années lumières de celui stratosphérique de cet illustre prédécesseur.
Billy Corgan élimine aujourd’hui les dernières aspérités rock du combo de l'Illinois et se vautre dans la mièvrerie de la synthpop. Les nombreux singles déjà sortis en éclaireur avaient semé le doute dans l’esprit de l’auditeur. La légèreté et la vivacité electropop d’un Cyr, d’un Dulcet In E, d’un Ramona ou d’un Anno Satana, si elles transpirent ce petit quelque chose de potentiellement accrocheur et attractif pour le grand public, ne sont pas en accord avec ce que nous attendons du quatuor de Chicago. Hier chantre d’un principe musical qui poussait l’art mélodique jusqu’à ses extrémités post-punk et grunge, le combo n’est plus aujourd’hui que le suiveur des tendances synthétiques les plus communes. Le summum de l’indigestion est atteint avec les pénibles Starrcraft, The Hidden Sun ou Minerva, et même lorsqu’il décide de répandre son chant nasillard dans les effluves rock de Wyttch ou de Black Forest, Black Hills, Billy Corgan n’arrive plus vraiment à nous convaincre.
Cyr est un long calvaire pour les nostalgiques du rock proposé par les Smashing Pumpkins dans les années 90. Voir une des légendes du rock indépendant tomber ainsi dans la banalité est un crève-cœur qu’il sera difficile de surmonter.