WOODKID – S16 (2020)
De qui parle-t-on ? :
Auteur, compositeur et interprète français, actif depuis 2006, de son vrai nom Yoann Lemoine.
De quoi parle-t-on ? :
Le lyonnais plonge aujourd’hui son univers electropop dans un bain de grande dépression et d’idées noires.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Sur cet ensemble mélancolique, Woodkid ralentit clairement le tempo.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Il faut un peu de temps pour appréhender l’ambiance obscure de ce nouvel opus.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
La noirceur du propos devrait un peu freiner l’aura populaire du lyonnais.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Il est fortement déconseillé de compresser les harmonies de ce magicien des instruments et des sons.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après sept longues années d’absence, entre la défection de ceux qui l’on déjà oublié et la fuite que va provoquer la noirceur de ce S16, le français Woodkid remet quasiment les compteurs à zéro et se lance, inconsciemment ou non, dans une nouvelle aventure harmonique.
Le succès phénoménal de The Golden Age, s’il était une aubaine pour le graphiste lyonnais, annonçait déjà des lendemains bien périlleux. En refusant aujourd’hui de surfer sur la vague electropop de son premier opus, Yoann Lemoine perd certes au passage quelques ouailles mais gagne en retour ses galons d’artiste majeur. Après l’entame enlevée de Goliath, le crooner de Tassin-la-Demi-Lune, sur un fond évidemment toujours synthétique, promène son spleen et ses humeurs politiques sur la langueur magnifique d’In Your Likeness, de Reactor, de Drawn To You, de Shift ou encore de la sublime ballade Horizons Into Battlegrounds. Si l’obscurité ambiante et la très grande lenteur sont souvent vecteurs de perplexité, parions toutefois que Woodkid connaitra quelques honneurs avec les imparables Pale Yellow et Highway 27.
Avec le mystérieux S16, symbole chimique et numéro atomique du soufre dans le tableau périodique des éléments de Mendeleïev, Woodkid négocie à merveille l’écueil du second opus et expose son talent nouveau dans l’art de la complainte.