AGNES OBEL – Myopia (2020)
De qui parle-t-on ? :
Chanteuse et musicienne danoise, active depuis 2009.
De quoi parle-t-on ? :
Sans réellement révolutionner son style, Agnes Obel délaisse les arrangements pop entrevus sur son précédent exercice, Citizen Of Glass, et revient à la folk-music dépouillée et mélancolique de ses débuts.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
La lenteur, la mélancolie et l’intimisme sont une nouvelle fois les mots d’ordre de ce nouvel opus.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La diva danoise ne change rien à son approche harmonique céleste.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Alors qu’il est très éloigné des codes musicaux mainstream, cet éloge de l’extrême lenteur et de la tristesse plait étrangement beaucoup au grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Telle la musique classique, les mélodies et le chant extraordinaire d’Agnes Obel ne veulent rien avoir affaire avec la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après la folk-pop très arrangée du radieux Citizen Of Glass, la diva danoise retrouve avec ce quatrième opus le lyrisme intimiste et extraordinaire de son chef-d’œuvre initial, le lumineux Philarmonics.
La signature d’Agnes Obel avec la mythique maison d’édition Deutsche Grammophon en dit long sur le rapport de la néo-berlinoise à la musique classique. Les complaintes enchantées de Myopia, principalement interprétées au piano mais aussi enluminées par le frottement des cordes des violons et des violoncelles, se dégustent dans la quiétude tel un concerto de Bach ou de Chopin. Avant de s’abandonner dans les notes musicales et vocales habituelles de la belle copenhagoise sur Broken Sleep, l’album démarre avec le sublime et intrigant Camera’s Rolling. La prodigieuse scandinave met en avant la beauté de ses arpèges et délaisse pour un temps le son de sa voix sur trois très courts instrumentaux, Roscian, Drosera et Parliament Of Owls. Mais c’est lorsque le timbre céleste d’Agnes Obel se met à vibrer que cet éloge de la mélancolie prend de la hauteur, les trémolos paradisiaques de l’éponyme Myopia ou de l’épique Promise Keeper en sont la parfaite illustration.
Dans une forêt enneigée peuplée de créatures fantastiques, la fée nordique Agnes Obel étend, certes sans une quelconque once d’évolution, sa magie harmonique langoureuse et angélique sur le spleen à fleur de peau du divin Myopia.