M83 – DSVII (2019)
De qui parle-t-on ? :
Groupe français, actif depuis 2001, aujourd’hui quasiment le projet solo de son fondateur et mentor Anthony Gonzalez.
De quoi parle-t-on ? :
Anthony Gonzales brouille une nouvelle fois les pistes, après le R’n’B et le funk convenus de Junk, il s’attaque aujourd’hui aux atmosphères planantes et à l’electro ambient.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Que les fans avides du dancefloor passent aujourd’hui leur chemin, rien ici n’est fait pour esquisser le moindre mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La musique planante est, par nature, peu génératrice de fluidité harmonique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
L’ensemble est d’une beauté divine, mais l’album ne contient pas de single fort capable de fédérer le grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Le charme aérien de ces nouvelles mélodies ne s’enferme pas dans le carcan de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après l’electropop mainstream et trop aseptisée de Junk, Anthony Gonzalez opère aujourd’hui un virage à 180° avec le style ambient et expérimental du huitième opus studio de ses M83, le mystérieux DSVII.
Le premier morceau de l’album, Hell Riders, démarre sur une note très longue et monocorde, mais après tout de même plus de deux minutes, la guitare s’en mêle et tout alors devient divin. DSVII est ainsi fait, dans une ambiance planante qui rappelle beaucoup le travail de l’immense Brian Eno, il est la bande sonore rêvée de notre sommeil paradoxal. Cette propension profonde de l’antibois pour la langueur céleste, marquée par les atmosphères cinématographiques eighties du réalisateur et compositeur américain John Carpenter, dépeint tour à tour des horizons obscurs et des paysages verdoyants et radieux. Mais attention, lenteur n’est pas ici synonyme de dépouillement, Anthony Gonzalez expose au contraire toute sa batterie d’instruments, ses vieux synthés par exemple sur Feelings ou sur A Taste Of The Dusk ou encore son piano sur les sublimes Jeux d’Enfants et Taifun Glory.
Ces quinze mélodies atmosphériques, quasiment sans paroles, très loin une nouvelle fois de l’abondance harmonique phénoménale de Hurry Up, We’re Dreaming, redorent aujourd’hui le blason, bien écorné il y a peu par la synthpop fadasse de Junk, des français de M83.