ANNA CALVI – Hunter (2018)
De qui parle-t-on ? :
Auteure, compositrice et interprète anglaise, active depuis 2005.
De quoi parle-t-on ? :
Inconsciemment, ce rock aux ambiances multiples, qui ne tient que par l’aura et le chant extraordinaire de son interprète, rapproche souvent Anna Calvi de la grande prêtresse du genre, la britannique Polly Jean Harvey.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Beaucoup d’intensité et de fureur, mais finalement un tempo d’ensemble plutôt intermédiaire, voire langoureux.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Dans la fournaise rock se cachent d’immenses trésors mélodiques.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Les singles Don’t Beat The Girl Out Of My Boy, As A Man et Hunter ont quelques arguments à faire valoir en termes de succès populaire.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La voix surpuissante de la britannique ne peut être muselée dans le carcan de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Hunter est un nouvel opus à dominante rouge, le rouge de la sauvagerie et de l’intense chaleur de ce rock sanguin, mais surtout le rouge des plaisirs sensuels provoqués par le timbre de voix sublime de la britannique Anna Calvi.
Sorti en éclaireur, l’incandescent Don’t Beat The Girl Out Of My Boy décrivait, en des termes assez imagés, la feuille de route suivie par ce nouvel album. Après cinq longues années d’absence, la native de Twickenham affirme ses convictions féministes et reprend à son compte le flambeau de la cause queer. Dans les feulements et la suavité, les bouillants As A Man et Hunter confirment ce postulat d’Amazone vindicative. L’album ne se contente pas d’être un simple pamphlet sur la position et la condition du beau sexe en ce bas monde, il est aussi un pur amalgame de vocalises ébouriffantes et de merveilles harmoniques. La mélancolie et la fureur suintent par exemple des trémolos langoureux de Swimming Pool, du rock sulfureux de Chain et de Wish ou encore du final pop lumineux Eden.
Telles des proies faciles, nous restons à portée de tir de la divine chasseresse Anna Calvi et abandonnons toutes velléités de résistance à l’écoute des arpèges de ce fantastique Hunter.