ORCHESTRE TOUT PUISSANT MARCEL DUCHAMP – Sauvage Formes (2018)
De qui parle-t-on ? :
Orchestre suisse, actif depuis 2006, composé principalement de la chanteuse et violoniste Liz Moscarola et des musiciens Vincent Bertholet, Mathias Forge, Wilf Plum, Maël Salètes et Aïda Diop.
De quoi parle-t-on ? :
Afro-jazz, tropical post-punk, pop, rock, … joué avec une multitude d’instruments, l’on ne sait décidément pas dans quelle case ranger cette musique atypique.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Plus enlevé encore que Rotorotor, ce nouvel opus donne une furieuse envie de bouger.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Musique « robotique » et enlevée, qu’il est préférable d’écouter sur la longueur.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le style très original attire certes la curiosité, mais peine à accrocher durablement l’auditeur qui se contente du tout-venant médiatique.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Qui pourrait avoir l’idée saugrenue de compresser la musique classique ?
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Dans la belle continuité du splendide Rotorotor, le collectif genevois revient avec un nouvel album de pop métronomique et festive.
Entrer dans une œuvre d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est une expérience acoustique surprenante que ce nouveau Sauvage Formes prolonge aisément. L’orgie musicale tonitruante de Blow saisit d’entrée l’auditeur. Le combo assume aujourd’hui ses origines francophones, le chant fluet de Liz Moscarola s’exprime dans la langue de Molière sur l’emballant et « cuivré » Sous Mes Yeux. Dans un style qu’il définit lui-même comme du tropical post-punk, l’orchestre suisse excelle dans le magma étourdissant d’Across The Moor et de Bêtes Féroces. Enlevez la partie tropicale, il ne reste alors que le post-punk pour caractériser l’incandescence celtique du bouillant The Unknown. Sauvage Formes rentre alors dans une phase plus apaisée avec le langoureux Lost And Found et le dépouillé Danser Soi-même, chanté, une fois n’est pas coutume, par l’un des « mâles » de la tribu helvétique. L’album, une nouvelle fois produit par le britannique John Parish, se termine dans le crescendo explosif et lumineux du très long So We All.
Si l’on considère que la musique est là pour provoquer des émotions, que doit-on dire alors des harmonies divines d’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp ? Cette pop entêtante, constellée de rythmes africains et caribéens, au génie créatif surréaliste, est un voyage fabuleux vers des contrées verdoyantes jusque-là inconnues.