CLARA LUCIANI – Sainte-Victoire (2018)
De qui parle-t-on ? :
Chanteuse et musicienne française.
De quoi parle-t-on ? :
Chanson française à l’esprit synthétique, proche dans l’intonation de l’immense Françoise Hardy.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
L’on peut aisément danser sur La Grenade et On Ne Meurt Pas D’amour.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L’accroche musicale est rapide, mais les textes souvent mélancoliques de Clara Luciani demandent pas mal d’écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le style electropop assez enlevé et plutôt direct devrait facilement plaire au grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Un fond synthpop et une voix qui porte haut, Clara Luciani est armée pour affronter l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Hormis lorsqu'elle est pratiquée par quelques artistes majeurs, pour la plupart affiliés au style imprimé par le grand Dominique A, je dois bien avouer que je ne suis pas toujours un grand fan de la chanson française. De plus, dans le lot des rares interprètes de la langue de Molière qui trouvent grâce à mes yeux, force est de constater que quasiment aucun, pour je ne sais quelle obscure raison, n'appartient à la gente féminine.
Lorsque j'entends alors parler de Clara Luciani et de sa source d'inspiration puisée dans les répertoires de la grande Françoise Hardy et de l'égérie du Velvet Underground, l'allemande Nico, je me dis alors basiquement : « Ok, bonjour la modestie ! ».
Mais s'arrêter à cette simple vision étriquée aurait été une erreur. L'écoute du premier album de la française est une claque monumentale que je prends, bien fait pour moi, en pleine figure. Sur un fond electropop plutôt entraînant, la belle marseillaise impose la puissance de sa voix de stentor. La gaité synthpop est contrebalancée par la gravité de certains propos, le regard parfois malsain de l'homme sur la femme, sujet ô combien sensible aujourd'hui, sur l'explosif La Grenade ou le mal de vivre sur On Ne Meurt Pas D'amour. La provençale nous offre aussi une petite curiosité, la lumineuse adaptation en français d’un tube des britanniques de Metronomy, The Bay, sobrement intitulé La Baie. Sainte-Victoire est donc un premier album très réussi qui nous offre aussi quelques moments langoureux et mélancoliques sur le « masculin » Drôle D’époque, le triste Monstre D’amour ou encore le magnifique Dors.
Faire référence à Françoise Hardy n’était donc pas un simple vœu pieu. Avec Sainte-Victoire, Clara Luciani porte très haut les aspirations et les couleurs de la chanson française.