FLOTATION TOY WARNING – The Machine That Made Us (2017)
De qui parle-t-on ? :
Groupe anglais, actif depuis 2001, composé du chanteur Paul Carter, la claviériste Vicky West et des musiciens Ben Clay, Nainesh Shah et Steve Swindon.
De quoi parle-t-on ? :
Rien n’a changé depuis la sortie de Bluffer’s Guide To The Flight Deck en 2004, cette musique assez inclassable se situe entre la dreampop et une approche singulière que l’on peut qualifier de baroque.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Tout ici se fait dans la lenteur et la modération, quelques titres, comme Controlling The Sea ou Due To Adverse Weather Conditions…, permettent tout de même de battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Musique à l’esthétique incroyable, qui s’apprécie à la première comme à la millième écoute.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Style intemporel en dehors codes habituels de la musique d’aujourd’hui, qui ne plaira qu’à ceux qui prendront le temps de longuement l’écouter.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Difficile d’apprécier une telle variété musicale en format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
L’année 2017 se termine, et juste avant de dresser son bilan musical, intéressons-nous aujourd’hui à cet opus sorti en juin, « oublié » pour je ne sais quelles obscures raisons… enfin oui, peut-être une, la perte de vue d’un groupe qui n’avait plus réalisé grand-chose depuis la parution de son unique album en 2004.
Et en matière d’oubli, celui-ci est impardonnable !
Le second opus des Flotation Toy Warning, treize ans après une première réalisation magistrale, est tout bonnement un chef-d’oeuvre.
Comme si le temps avait fait une longue pause, le quintette londonien reprend son envol sur les intonations aériennes et lumineuses qui nous ont si souvent transporté à l’écoute du précédent exercice, Bluffer’s Guide To The Flight Deck. Dès l’entame de Controlling The Sea le charme opère et l’on ne peut se détacher de ces arpèges célestes. A l’instar d’un Mercury Rev au meilleur de sa forme, l’étrange et le beau se croisent, s’amalgament et forment un écrin dreampop magnifié par le chant pénétrant et poétique de Paul Carter. Pendant une heure le combo britannique alterne le long et le court, la langueur et la fragile agitation et se fait pardonner, en dix mélodies épiques, de nous avoir si longtemps abandonné. Alors que The Moongoose Analogue diffuse ses dernières notes, l’on essaie de retenir à l’infini les harmonies de The Machine That Made Us, de peur qu’il faille encore attendre une quinzaine d’années avant de pouvoir entendre à nouveau cette pop baroque aux accents majeurs.
Nous ne savons si les Flotation Toy Warning vivent dans la même échelle de temps que le commun des mortels, mais nous sommes sûrs par contre que leur musique fantasque et impérissable, au fil conducteur jonché de chausse-trappes et de fausses pistes, est élaborée pour donner à l’auditeur les moyens de patienter quelques années.