TINARIWEN – Elwan (2017)
De qui parle-t-on ? :
Collectif malien à l’effectif fluctuant et pléthorique, actif depuis 1982, principalement composé de deux de ses fondateurs Ibrahim ag Alhabib et Alhassan ag Touhami et du guitariste Alhousseini ag Abdoulahi.
De quoi parle-t-on ? :
Le groupe est le pionnier et l’inspirateur principal de ce que l’on appelle le blues touareg. Ce nouvel opus perpétue ce style mélangeant le rock, le blues et les musiques traditionnelles touarègues et berbères.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Blues-rock au rythme assez lent mais doté de percussions métronomiques et diaboliques qui incitent fortement à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
La forte influence blues-rock n’enlève rien à la musicalité légendaire de la musique orientale.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Pour diverses raisons, la musique orientale ne fait pas forcément l’unanimité dans nos contrées.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Cette musique venue des grands espaces du désert goûte très peu aux joies de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Ayant raté quelques épisodes de la carrière de Tinariwen, il était temps de rattraper mon retard et de m’intéresser d’un peu plus près au blues touareg du combo malien.
Elwan, sorti en février de cette année, est donc le huitième opus des hommes des sables sahariens. Dans la lignée des grands albums du collectif, notamment Tassili et Emaar, ce nouvel exercice perpétue le style initié et développé par Tinariwen depuis plus d’une trentaine d’années, cet amalgame divin de musique traditionnelle touarègue et berbère et de sonorités blues-rock plutôt occidentales.
Qu’elle se répande dans les rythmes festifs de Sastanàqqàm et Assàwt (résister au mouvement lorsque l’on écoute un de ces deux titres est quelque chose d’humainement impossible…), dans la langueur mélancolique de Nizzagh Ijbal et de Ittus ou dans le sérieux du rock de Tiwàyyen et de Hayyati, cette musique redonne ses lettres de noblesse et un sens au mot « blues ». Sur fond de guitares, les voix graves et mélancoliques des différents chanteurs de Tinariwen expriment la douleur et les souffrances du peuple nomade. Les maliens sont aujourd’hui internationalement reconnus, pour preuves les quelques collaborations avec le gratin de la scène rock anglosaxonne, dont Kurt Vile, autrefois membre fondateur des américains de The War On Drugs, et Mark Lanegan, chanteur en d’autres temps des Screaming Trees puis des Queen Of The Stone Age, aujourd’hui artiste solo.
Participer à ce raout de musique orientale est un total dépaysement et une expérience mélodique incroyable. Le temps de cet Elwan, Tinariwen nous fait découvrir une infime partie de la culture des Touaregs, ce peuple de voyageurs sans réelle patrie… des citoyens du monde en quelque sorte.