GRIZZLY BEAR – Painted Ruins (2017)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 2004, fondé par Edward Droste, accompagné de Christopher Bear, Chris Taylor et Daniel Rossen. Ce dernier est aussi la moitié du duo d’indie-rock new-yorkais Department Of Eagles.
De quoi parle-t-on ? :
Mélange arbitraire et lumineux de pop, de folk, de psychédélisme, d’electropop, de dreampop, et j’en passe et des meilleurs…
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
A part Mourning Sound, qui est un cas isolé de dynamisme, il n’y a pas de titres qui incitent réellement au mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
L’ensemble est très mélodique, mais la construction musicale, pas toujours facile à appréhender, impose de nombreuses écoutes.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Parfois mélancolique et parfois assez complexe, cette musique n’attire pas facilement l’oreille de l’auditeur.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Les albums de Grizzly Bear n’acceptent décidément pas la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
A l’instar des britanniques d’Alt-J ou de l’américain Perfume Genius, il est des artistes aux compétences infinies, virtuoses de l’évolution, capables d’entrainer leur musique dans les directions les plus inattendues. Ce cinquième album confirme que Grizzly Bear est un membre essentiel de cette caste d’orfèvres doués pour l’assemblage et la mise en lumière d’arpèges en tous genres.
Avant que Mourning Sound, single radieux d’electropop peu représentatif de ce nouvel opus, n’invite l’auditeur vers le dancefloor, Wasted Acres lance Painted Ruins dans la chaude moiteur de la dreampop. Le minimalisme des Young Marble Giants inspire l’entame de Four Cypresses avant que le morceau ne s’envole vers les cimes vaporeuses du psychédélisme. Les new-yorkais adorent jouer de cette arythmie harmonique qui désordonne les notes et insinue parfois l’idée que cet ensemble sonne faux. Mais point d’inquiètude, si Three Rings, Losing All Sense, Aquarian ou Cut-Out usent abondamment de cet artifice, la superposition bancale mais savamment combinée de ces accords confine tout simplement au génie. Painted Ruins se termine dans la langueur de quelques ballades, Glass Hillside et Systole, la pop fédératrice de Neighbors et un résumé de tout ce qui a été entendu jusque-là, le généreux Sky Took Hold.
Painted Ruins est un album au titre assez évocateur, au sens propre il suggère la rénovation de quelques anciens et délabrés vestiges, mais la musique du combo new-yorkais lui confère une autre signification, ces quelques notes lumineuses apposent une touche de couleur rayonnante sur la déliquescence de notre morne quotidien.