MOTORAMA – Dialogues (2016)
De qui parle-t-on ? :
Groupe russe, actif depuis 2008, axé principalement autour du guitariste et chanteur Vladislav Parshin et de la bassiste Airin Marchenko, ils sont accompagnés des musiciens Oleg Chernov, Alexander Norets et Maxim Polivanoc.
De quoi parle-t-on ? :
Rien ne bouge, rien ne change, toujours cette orientation cold-wave qui dérive maintenant légèrement vers la new-wave.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Motorama joue toujours pied au plancher la plupart de ces nouvelles chansons.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Une tendance légèrement plus pop qui rend très accrocheuses certaines de ces mélodies.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Tell Me et Above The Clouds pourraient attirer un large auditoire, d’autres morceaux plus sombres resteront dans l’ombre de la popularité.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Style de musique monocorde et synthétique très adapté au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Bon, on ne va pas trop se mentir, le nouvel opus de Motorama est plutôt dans la lignée de ses prédécesseurs, Poverty en tête.
Les originaires de Rostov appliquent encore une fois la même recette, ils enchainent les brulots cold-wave comme d’autres enfilent les perles. Mais ce déni d’évolution porte t-il préjudice à la qualité musicale du combo? Bizarrement non, l’on ne se lasse pas (encore) de ces mélodies explosives à la noirceur assumée. Le seul fait marquant de Dialogues est le léger déplacement temporel du curseur de l’inspiration de Motorama, l’on s’éloigne de la zone de Joy Division de la fin des années 70 pour se retrouver dans la première moitié des années 80, dans un croisement entre le Depeche Mode de Speak And Spell et le New Order de Power, Corruption & Lies et de Low-Life. Cela donne un album moins sombre, évidemment plus pop, lorgnant sur le côté grand public de la new-wave. Les singles Tell Me, Above The Clouds, I See You et Reflection très proprets et très policés sont donc là pour appâter le chaland. Mais cette approche séductrice cache un autre dessein, celui de découvrir les étendards habituels de Motorama, les mélancoliques et obscurs Hard Times, Sign et Someone Is Missed par exemple.
Les protégés du label bordelais Talitres ont, musicalement parlant, définitivement quitté la Russie pour s’établir en Angleterre. Si les attaches du quintette se trouvent toujours du côté de Manchester, Dialogues annonce tout de même les prémices d’une très légère migration vers d’autres contrées.