THE LIMINANAS – Malamore (2016)
De qui parle-t-on ? :
Duo Français, actif depuis 2009, composé des époux Limiñana, Marie et Lionel.
De quoi parle-t-on ? :
Rock psychédélique sixties dans la lignée du travail de Serge Gainsbourg, impression d’ailleurs renforcée lorsque Lionel est au chant. Le duo diversifie un peu sa palette avec des incursions du côté du blues-rock et du post-punk.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
On entre parfois dans un rock assez intense, voire bruitiste, mais ces chansons « à texte » sont plutôt faites pour l’écoute.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
On s’amuse à décoder les paroles d’El Beach ou de Prisunic, il est donc nécessaire d’entendre plusieurs fois ces textes pour apprécier le discours caustique des Limiñanas.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le style sixties et psychédélique a malheureusement peu de chance de rencontrer l’oreille du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La voix monocorde de Lionel plus présente et cette musique sans fioritures s’écoutent plutôt bien en format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
La réédition l’année dernière de l’intégrale des œuvres du duo perpignanais, sur le bien nommé Down underground, avait remis en lumière un groupe injustement méconnu sur la scène rock hexagonale. Cette compilation indispensable sonnait, le craignions-nous, comme une sorte d’épitaphe, une fin d’histoire pour un couple qui décidait de jeter l’éponge par manque de notoriété et de reconnaissance.
Mais les Limiñanas ne s’avouent pas vaincus pour si peu, fort d’un succès grandissant outre-Atlantique, ils sortent un cinquième album éclectique et fascinant. Toujours sur cette ligne rock psyché satyrique chère à Serge Gainsbourg, le chant monocorde du gourou Lionel nous exhorte à la baignade sur l’envoutant et seventies El Beach. Sur le même ton minimaliste, Prisunic expose sa poésie bon marché sur fond de rencontre amoureuse. Le duo s’allie le temps du single Garden of love à l’un des fondateurs de New order, Peter Hook, le britannique laisse trainer au passage sa ligne de basse au son si particulier. Malamore est ainsi fait, entre yé-yé et blues-rock, psychédélisme et post-punk, il est un voyage merveilleux sur les rives d’une période musicale dont le départ se fait dans les années 60 et l’arrivée dans les années 80. Ce nouvel opus finit en trombe avec l’instrumental The train creep a-loopin, sorte d’hommage au morceau The train kept a rollin de l’américain Tiny Bradshaw mais plus proche dans l’énergie de la version des furieux anglais de Motörhead.
Malamore fait donc mouche, sa diversité et son intensité séduisent, Marie et Lionel sont au meilleur de leur forme, au sommet de leur art créatif. Il se pourrait bien que les Limiñanas profitent enfin de leur aura naissante à l’international et d’un bouche à oreille croissant pour se faire une place définitive au soleil de la scène rock française.