EXPLOSIONS IN THE SKY – The Wilderness (2016)
De qui parle-t-on ? :
Quatuor américain, actif depuis 1999, composé de Michael James, Chris Hrasky, Munaf Rayani et Mark Smith.
De quoi parle-t-on ? :
Post-rock instrumental au format plus court que par le passé qui se situe à mi-chemin entre le travail des écossais de Mogwai et celui des américains de Tortoise.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Rock mélancolique et lent avec quelques rares envolées soniques.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Pas de chant, pas de refrains, pas de tubes, seulement une harmonieuse musique que l’on écoute encore et encore.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
On croisera certainement cette musique dans des pubs ou des documentaires et cet album s’écoutera très facilement en fond sonore, mais The Wilderness n’attirera pas pour autant l’oreille des auditeurs étrangers au style post-rock.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Même si les variations d’intensités sonores sont moindres, il est malgré tout préférable d’écouter cet opus en grand format.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Plus impliqués ces dernières années dans l’écriture de bandes originales de films (Prince of Texas, Du sang et des larmes et Manglehorn), les texans d’Explosions in the sky avaient un peu mis entre parenthèses leur carrière officielle depuis l’excellent Take care, Take care, Take care en 2011.
Est-ce cette manière de composer pour le cinéma - où la musique, faire valoir de l’image, s’exprime en de très courts instants pour donner force et intensité à un événement ou à un sentiment - qui imprègne l’ambiance de ce nouvel opus? Toujours est-il que le combo américain a quasiment perdu cette habitude d’étaler son talent sur des plages musicales interminables. Sur Take care, Take care, Take care, à part un titre de trois minutes, tous les autres morceaux affichaient au minimum sept minutes au chrono, la mélodie la plus longue de The Wilderness dépasse à peine les sept minutes. Cela renforce l’impact de ces morceaux, réduit à sa plus simple expression l’habituelle montée crescendo de l’intensité sonore et permet au quatuor de mieux extérioriser sa ferveur et sa force de frappe. Wilderness en ouverture, le fougueux Tangle formations ou le magnifique Disintegration anxiety sont la preuve de cette vigueur nouvelle et de cette imperceptible évolution.
A l’instar d’un Mogwai à l’époque de Mr Beast, Explosions in the sky a épuré son style, concentré ses efforts sur l’essentiel et produit encore une fois un album qui fera date dans l’histoire du post-rock.