GAZ COOMBES – Turn The Car Around (2023)
De qui parle-t-on ? :
Chanteur et musicien anglais, actif depuis 1991, évidemment ancien leader des mythiques Supergrass.
De quoi parle-t-on ? :
Pop-rock langoureux et symphonique, plus proche des crooneurs des années 60 et 70 que de l’intensité rock des bouillants Supergrass.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Même dans sa version la plus rock, le tempo demeure toujours assez bas.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Les aptitudes mélodiques de Gaz Coombes sont tout bonnement exceptionnelles.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Avec un songwriting de ce niveau, l’anglais devrait toucher un plus large public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
Pop-rock symphonique et richement instrumenté, incompatible avec les affres de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine (9)
Le songwriting de Gaz Coombes, déjà brillant sur World’s Strongest Man, prend une dimension stratosphérique sur le sublime Turn The Car Around.
Bien qu’il donne toujours l’impression de vouloir rater le train de la gloire, l’anglais n’aurait-il pourtant pas déjà réalisé l’un des plus grands albums de cette jeune année 2023 ? Le dépouillement et la douceur de la ballade Overnight Trains ne sont pas des choix aisés pour l’entame d’un nouvel opus, mais dans les mains de l’alchimiste britannique les arpèges se transforment très vite en or. Le tempo monte à peine d’un cran sur la pop symphonique de Don’t Say It’s Over. Gaz Coombes expose ensuite sa vision apaisée et lumineuse du rock sur les langoureux Feel Loop et Long Live The Strange. Not The Only Things et l’éponyme Turn The Car Around démontrent que le rythme est aujourd’hui définitivement à des années lumières de celui supersonique des turbulents Supergrass. Sur la fin de ce très court album, la pop domine les débats et le natif d’Oxford signe peut-être l’une de ses plus belles chansons, le fabuleux Sonny The Strong.
Rien n’est décidément trop beau pour Gaz Coombes, l’orchestration de Turn The Car Around est majeure, le style arty un brin soul tutoie les étoiles et son chant de crooneur trouve maintenant sa place aux côtés des plus grands.