ST. VINCENT – Daddy’s Home (2021)
De qui parle-t-on ? :
Musicienne et chanteuse américaine active depuis 2003, de son vrai nom Anne Erin Clark. Avant ce projet en solo, la native de Tulsa était un membre du collectif texan The Polyphonic Spree, puis a travaillé avec le prince de la folk-music, Sufjan Stevens.
De quoi parle-t-on ? :
Les boucles synthétiques de Masseduction s’évaporent et laissent la place à la lenteur mélancolique de la soul, du funk et de la folk-music.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Une lenteur lancinante qui inhibe toute envie de mouvement.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Quelques écoutes sont nécessaires avant d’entrer dans l’esprit harmonique torturé de St. Vincent.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le public risque de fuir ce gout trop prononcé pour l’affliction.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé
L’alternance des ambiances et le chant sublime d’Annie Clark devraient interdire l’usage de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
La pétulante St. Vincent manie décidément à merveille l’art du contrepied. Après les effluves synthpop du brillant Masseduction, Daddy’s Home explore maintenant la mélancolie tortueuse de la soul, du funk et du folk.
Les auditeurs qui salivent d’avance à l’idée de se dandiner sur des tubes du genre Los Ageless ou New York, peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. Annie Clark déverse aujourd’hui son spleen dans une vision plus cérébrale et plus introspective de sa musique. La sensualité à fleur de peau de l’hypnotique Pay Your Way In Pain annonce d’emblée la couleur, rien ici ne se fera dans la simplicité. La soul de Down And Out Downtown, digne des plus grandes heures de la légendaire Motown, est l’écrin parfait de la voix pénétrante et suave de la belle américaine. St. Vincent expose ensuite sa propension pour la complainte folk en enchainant l’éponyme Daddy’s Home, le long et apathique Live In The Dream, le sublime The Melting Of The Sun et le dépouillé The Laughing Man. Il faut attendre la synthpop de Down pour réellement noter une élévation sensible du tempo. La native de Tulsa emprunte enfin les arpèges naïfs de l’easy listening sur Somebody Like Me ou sur My Baby Wants A Baby, chanson qui reprend l’air du Morning Train de la chanteuse écossaise Sheena Easton, grandement popularisé en France au début des années 80 par Sylvie Vartan avec L’Amour C’est Comme Une Cigarette.
Le tourmenté Daddy’s Home n’est certes pas d’un abord facile, mais le talent tout-terrain de la troublante St. Vincent se fond délicatement dans cet éloge divin de la lenteur.
Rechercher un titre de St. Vincent sur |