SUFJAN STEVENS – The Ascension (2020)
De qui parle-t-on ? :
Chanteur et musicien américain, actif depuis 1999. Par ailleurs, membre actif du projet Planetarium avec, entre autres, le guitariste de The National, Bryce Dessner.
De quoi parle-t-on ? :
L’américain délaisse la folk-music mélancolique de son précédent opus et se lance dans la pop synthétique.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques titres pourraient nous entrainer vers le dancefloor, mais l’impression d’ensemble demeure assez mélancolique.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Plus guilleret que sur Carrie & Lowell, l’américain retrouve une forme d’allant dans la fluidité harmonique.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
La langueur d’ensemble ne devrait pas permettre à cet album de sortir de la confidentialité, même si le single Video Game pourrait connaitre un franc succès.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
L’electropop est un style qui ne perd pas son essence dans l’étroitesse de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (7)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après le sublime et triste Carie & Lowell, album dédié à la mémoire de sa mère et à son beau-père, Sufjan Stevens distille son talent dans un projet synthétique fleuve, The Ascension.
En 2010, The Age Of Adz avait déjà exposé la propension du natif de Detroit pour les choses électroniques. Mais si cet essai n’en était alors qu’au stade expérimental, ce nouvel opus affiche aujourd’hui une forme d’aboutissement dans l’expression synthpop. Le trublion de la folk-music d’outre-Atlantique appose d’emblée sa voix gracile sur la dreampop de Make Me An Offer I Cannot Refuse. Dans ce collage pléthorique de popsongs, Sufjan Stevens s’offre quelques tubes potentiels, sur la langueur sublime de Run Away With Me et surtout sur la pop enlevée de Video Game. L’orientation harmonique protéiforme de l’américain suit une nouvelle fois la voie de l’expérimentation sur l’étrange Ursa Major ou sur le très long America, et évidemment celle de la lenteur mélancolique sur le sublime Die Happy ou sur l’éponyme The Ascension.
Sufjan Stevens pare une nouvelle fois son message mystique de bien beaux atours. Avec l’excellent The Ascension, l’originaire du Michigan peaufine habilement son savoir-faire dans l’art synthétique.