EVERYTHING IS RECORDED – Friday Forever (2020)
De qui parle-t-on ? :
Projet du producteur britannique Richard Russell, par ailleurs co-fondateur du label XL Recordings. Everything Is Recorded a germé dans l’esprit du londonien en 2017.
De quoi parle-t-on ? :
Objet protéiforme à base de hip-hop, de R’n’B et de soul ouvert à de nombreux invités.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Le rythme répétitif du hip-hop est certes présent mais rarement dans un tempo très élevé.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Même si l’ensemble parait de prime abord être du simple hip-hop, l’écoute prolongée révèle bien d’autres surprises.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Si le rap est souvent très apprécié du grand public, cet album est entrainé par un attelage mélancolique propre à rebuter certains auditeurs.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
La musique urbaine peut être considérée comme le mètre étalon de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine (9)
L’illustration de la pochette de Friday Forever rend vraisemblablement hommage aux nombreuses mains qui ont participé à la construction du nouvel ovni hip-hop d’Everything Is Recorded.
Richard Russel applique à merveille le proverbe « on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ». Boss de l’excellent label britannique XL Recordings et producteur émérite, le londonien alimente lui-même le catalogue de sa maison de disques en proposant ses arpèges groovy à un parterre d’artistes anglo-saxons. Le cheminement temporel se met en route avec le hip-hop addictif de 10:51 PM, bonifié par le flow divin du londonien Berwyn, et se poursuit avec le rappeur anglais Aitch et l’américain Infinite Coles sur la soul de 12:12 AM. Ce dernier n’est autre que le fils de Ghostface Killah, membre des légendaires Wu-Tang Clan, que l’on retrouve plus loin sur l’album avec le sombre 03:15 AM. L’on croise encore la londonienne Flohio sur le raggamuffin de 02:56 AM, l’irlandaise Maria Somerville sur le jazzy 04:21 AM ou le chanteur britannique A.K. Paul sur le R’n’B de 05:10 AM et de 10:02 AM.
Richard Russell concocte donc un fabuleux patchwork de musiques urbaines. Les titres de Friday Forever, chaque fois ponctuels aux heures annoncées de rendez-vous, feront assurément date dans l’histoire moderne du hip-hop.