DIIV – Deceiver (2019)
De qui parle-t-on ? :
Groupe américain, actif depuis 2011, axé autour de son leader Zachary Cole Smith, accompagné des musiciens Ben Newman, Andrew Bailey et Colin Caulfield.
De quoi parle-t-on ? :
Le groupe délaisse la part pop entrevue sur Is The Is Are et s’enfonce un peu plus dans le noisy-rock du début des années 90, notamment celui des légendaires américains de Slint.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Rock lourd et mid-tempo qui incite surtout à battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
A l’instar d’un album de My Bloody Valentine, il faut un certain temps pour « ingurgiter » le nappage bruitiste de ces mélodies.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Noisy-rock sombre et antédiluvien, à des années lumières des aspirations mainstream du grand public.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Rock monocorde et finalement plutôt mélodique qui supporte relativement bien les affres de la compression.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter (8)
- Il tourne en boucle sur ma platine
Après la clarté quasi pop du sublime Is The Is Are, les américains de DIIV tombent dans la noirceur du shoegazing des combos légendaires de la catégorie, Slint et My Bloody Valentine.
Le lent et torturé Horsehead impose d’emblée la lourdeur de ses riffs et son ambiance poisseuse. Les guitares trainantes du noisy Like Before You Were Born semblent tout droit sortir d’un des mythiques albums de la bande à Kevin Shields. Toujours dans cette atmosphère bruitiste, le single Skin Game est le seul titre vraiment accrocheur de Deceiver. Derrière le déluge sonore, la voix aérienne de Zachary Cole Smith remplit une nouvelle fois magnifiquement son office, notamment sur les ballades fiévreuses Between Tides et For The Guilty. Nonobstant ce que voudrait nous faire croire son patronyme, Deceiver ne trompe donc aucunement l’auditeur et confirme au contraire le génie musical du quatuor de Brooklyn.
Alors que le revival shoegaze du début du XXIème siècle semble aujourd’hui connaitre une période d’essoufflement, avec ce troisième opus studio DIIV porte une nouvelle fois très haut les couleurs du noisy-rock.