KURT VILE – Bottle It In (2018)
De qui parle-t-on ? :
Chanteur et musicien américain, actif depuis 2003, membre autrefois des excellents The War On Drugs.
De quoi parle-t-on ? :
Kurt Vile explore plusieurs chemins musicaux, il ajoute à ses habitudes folk les effluves de la pop, de la bossa nova, du blues ou encore de la country.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Quelques morceaux provoquent d’intenses mouvements, Loading Zones, Yeah Bone ou Check Baby, mais l’ensemble demeure dans un tempo plutôt intermédiaire.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Kurt Vile intensifie encore la fluidité harmonique de ses mélodies.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Le style très épuré et très accrocheur est beaucoup trop loin des tendances musicales mainstream.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Kurt Vile joue aujourd’hui à merveille avec les trémolos de sa voix, ajoutons à cela la variété musicale, l’on comprendra alors aisément que la compression n’est pas une bonne idée.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
L’incartade lumineuse avec l’australienne Courtney Barnett sur l’excellent Lotta Sea Lice semble avoir ouvert les chakras pop de l’américain Kurt Vile.
Envolé le minimalisme folk de B’lieve I’m Going Down… ! Bottle It In repousse les limites du transfuge des War On Drugs aux confins du pluralisme musical. La guitare pop évidemment sur l’entrainant et addictif Loading Zones, la bossa nova « tranquille » et synthétique sur le langoureux Hysteria ou encore les rythmes dansants et naïfs sur le sautillant Yeah Bones. Il faut attendre Bassackwards pour enfin retrouver le folk-rock habituel du natif de Lansdowne. Mais ce retour aux affaires coutumières est de courte durée, Kurt Vile se la joue encore crooner sur Rollin With The Flow, bluesman sur Check Baby ou amateur de country sur Come Again. Notons aussi les deux morceaux de bravoures de cet album, dix minutes au compteur pour chacun et des tonnes de bonheur pour l’éponyme Bottle It In et le presque final Skinny Mini.
Kurt Vile est décidément un esthète de la pop et du rock, aussi loin que l’on se souvienne l’on ne trouve traces de faiblesse ou de suffisance dans ce génie harmonique, et ce n’est pas le chef-d’œuvre Bottle It In qui risque aujourd’hui d’altérer cette impression.